dimanche 16 janvier 2022

La Coupe d’Afrique des Nations de football au Cameroun en 2022 : la CAN à sucre et la Canne à sel.

Histoire d’une compétition de 4 équipes à 24 équipes

Depuis le Dimanche 09 Janvier 2022, la Coupe d’Afrique des Nations en abrégé CAN se déroule au Cameroun. Il s’agit de la plus grande compétition sportive africaine. Elle a un rayonnement mondial. La CAN se déroule tous les deux ans dans un pays africain. Au fil du temps, le nombre d’équipes qui y participent a augmenté. La première édition s’est déroulée en 1957 à Khartoum au Soudan et devait réunir quatre pays qui sont tous membres fondateurs de la Confédération Africaine de Football : le Soudan, l’Egypte, l’Ethiopie et l’Afrique du Sud. Mais, l’Afrique du Sud étant gouvernée par un régime d’apartheid souhaita envoyer soit une équipe composée uniquement de blancs, soit une équipe composée uniquement de noirs. Cette discrimination a entraîné sa disqualification par les 3 autres pays.


Il faut dire que la Coupe d’Afrique de Football est créée en 1956 à l’initiative de l’Egypte, lors d’un congrès de la Fédération Internationale de Football en abrégé FIFA. Cette proposition de création fut d’abord rejetée par la FIFA qui jugea alors que le nombre de pays africains qui pouvaient participer à cette compétition était trop faible pour lui donner une légitimité. En 1956, peu de pays africains étaient indépendants déjà. Mais les quatre représentants africains s’obstinèrent à créer leur compétition continentale. Devant leur volonté réaffirmée et leur décision de quitter la FIFA si leur coupe ne pouvait exister, la FIFA finira par réagir favorablement à leur demande.


En 1962, après l’accès à l’indépendance d’une majorité de pays africains en 1960, 9 pays participent à la phase éliminatoire, introduite pour sélectionner les 4 pays venus à la compétition finale. La compétition se déroule en Ethiopie à Addis-Abeba et voit la participation de l’Ethiopie, pays organisateur, l’Egypte pays tenant du titre ; puis l’Ouganda et la Tunisie. Un an plus tard, en 1963, la Coupe d’Afrique réunit désormais 6 pays répartis en deux poules de 3. Cette édition est organisée par le Ghana qui remporte le trophée à Accra. 


Dès 1968, la Coupe d’Afrique dont le nom a évolué pour devenir Coupe d’Afrique des Nations (CAN) se tient désormais pendant les années paires et réunit 8 Nations africaines. Cette sixième édition de la compétition africaine est organisée par l’Ethiopie et la République Démocratique du Congo qui s’appelait alors Congo Kinshasa remporte le trophée. La formule de la Coupe d’Afrique des Nations à 8 équipes va se dérouler pendant 22 ans, jusqu’en 1990. En 1992, 4 équipes sont ajoutée à la participation finale. Grâce à cette évolution, la première édition de la CAN à 12 équipe qui se déroule au Sénégal, a désormais 4 poules de 3 équipes chacune et ce sont les 2 premières équipes de chacune des poules qui accèdent aux quarts de finales.



En 1996, une double révolution se produit dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations : le nombre d’équipes augmente encore, pour passer de 12 à 16 ; et surtout, l’Afrique du Sud où le régime d’apartheid est enfin vaincu retrouve cette grande compétition africaine. L’Edition de la Coupe d’Afrique de Football de 1996 est organisée par Pretoria et est aussi remportée par le Pays de Nelson Mandela qui remettra lui-même le trophée à son Capitaine Neil Tovey le 03 Février 1996 au Stade de Johannesburg. 


En 2019, la 32e Coupe d’Afrique des Nations se déroule en Egypte. La compétition compte désormais 24 équipes réparties en 6 poules de 4. Cette évolution entraîne la nécessité d’une organisation plus conséquente en termes d’infrastructures sportives, hôtelières, routières et sécuritaires pour assurer une excellente tenue du grand rendez-vous sportif continental. La première édition de la Coupe d’Afrique à 24 Club requiert 6 stades de football aux normes FIFA, de nombreux stades d’entraînement pour les clubs participants et des moyens d’hébergement conséquents. Cette première édition de la CAN à 24 pays est organisée en Egypte et elle est remportée par l’Algérie.


La Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun 50 ans plus tard.

Le Cameroun organisa sa première coupe d’Afrique des Nations en 1972. C’était une compétition de 8 équipes au cours de laquelle le pays organisateur fut éliminé en demi-finale par le Congo. C’est d’ailleurs le Congo qui remporta le trophée de la compétition. 50 ans plus tard, en 2022, la 33e Coupe d’Afrique des Nations est de retour au pays des Lions Indomptables, le nom de la sélection nationale de football camerounaise. L’organisation de cette compétition fut confrontée à de nombreux défis : 

  • L’ajout de 08 équipes par rapport au cahier des charges initial, prévoyant 16 équipes
  • La construction et la rénovation des infrastructures sportives, hôtelières, médicales et routières
  • La Crise sanitaire liée à la pandémie du Covid 19 en fin d’année 2019
  • Les crises sécuritaires aux frontières d’extrême-nord et d’Est, ainsi que dans les régions anglophones du pays
  • Les tentatives d’annulation de la compétition motivée par les intérêts financiers des clubs européens où jouent plusieurs stars africaines
  • L’activité politique multiforme contre la tenue de la CAN au Cameroun, menée par certains acteurs de la contestation du régime de Yaoundé en perpétuelle négation des actes de leurs adversaires politiques quels qu’ils soient


Le dimanche 09 Janvier 2022, la 33e Coupe d’Afrique des Nations a débuté à Yaoundé, la Capitale du Cameroun. La cérémonie d’ouverture, puis les deux matchs de football qui s’en sont suivis se sont déroulés dans le nouveau Stade d’Olémbé construit dans la banlieue nord du pays. Olembé est un stade de 60 000 places, couvert, faisant partie d’un complexe multisport, d’un centre hôtelier et d’un centre d’affaires qui sont eux encore en construction. 


Après les nombreux défis auxquels a été confronté le Pays des Lions Indomptables pour l’organisation de sa Coupe d’Afrique des Nations, le démarrage de la compétition permet de montrer aux yeux du monde quelques qualités du peuple détenteur déjà de 5 coupes d’Afrique, toutes remportées en Côte-d’Ivoire, au Maroc, au Mali, au Nigéria et au Gabon. Le premier événement phare fut le spectacle de la cérémonie d’ouverture de la CAN.


Pour la cérémonie d’ouverture de la CAN, le peuple camerounais se mobilisa très tôt, le dimanche 09 janvier 2022. Partout dans le pays, l’effervescence s’appréciait grâce à l’engouement pour les tenues aux couleurs du pays, les drapeaux tricolores étoilés nationaux et les maillots de la sélection nationale. A Yaoundé la Capitale, une foule nombreuse se dirigea vers le stade dès 08 heure du matin. Aux abords de l’avenue nouvellement construite menant au stade d’Olembé, les citoyens étaient agglutinés aux abords de la route, attendant un moyen de transport pour se rendre à Olembé, vendant des gadgets divers, sifflets, trompettes appelées vuvuzelas, brassards, casquettes et chapeaux multiples aux couleurs de leurs pays et de celles des autres pays participants à la compétition.

Aux abords du stade, les autorités publiques en charge de la santé se déployèrent en masse afin de permettre aux retardataires de bénéficier gratuitement des conditions sanitaires requises pour assister aux matchs de la compétition en direct dans les tribunes. Ces conditions sont très strictes, car bien que la pandémie de Covid 19 a causé moins de morts au Cameroun, en comparaison de certains pays africains et surtout des pays européens et ceux d’Amérique, les transmissions du virus sont considérées ici comme un risque de sécurité majeur. L’accès au stade est donc conditionné par la détention d’un masque, d’une vaccination contre le Covid 19 et d’un test Covid négatif effectué dans une fenêtre de temps de 48 heures maximum.

Plusieurs points de vaccinations et de tests ont dont été déployés aux abords du stade d’Olembé pour permettre aux spectateurs désireux d’entrer au stade de se vacciner et de réaliser des tests de covid 19 rapides. Ces points ont été envahis par des centaines de personnes dès 10 heures du matin à Yaoundé.


Compte tenu des défis sécuritaires auxquels fait face le Cameroun, et avec la présence du Chef de l’Etat à Olembé le 09 janvier, ainsi que d’autres responsables publics nationaux et internationaux de très haut niveau à la cérémonie d’ouverture de la 33e Coupe d’Afrique des Nations, de nombreux barrages de sécurité furent installés à l’entrée du stade. Ils mêlaient des moyens visibles tels que le contrôle des droits d’accès par la Police Nationale, la Garde Présidentielle et des moyens invisibles qui sont par leur nature inconnus des spectateurs.

L’arrivée du Chef de l’Etat Paul Biya au Stade d’Olembé, dont une partie de la population voudrait qu’il portât son nom, fut le premier fait d’exaltation et de communion des dizaines de milliers de spectateurs de tous âges, heureux d’être dans un lieu historique, à un moment historique avec le leader central de leur pays. Le Stade se leva quand le véhicule présidentiel entra sur la piste d’athlétisme qui ceinture la pelouse d’Olembé. Le Président effectua une revue des troupes policières et militaires, puis entama un tour du stade qui fit monter à un cran supérieur la joie et la sympathie que les spectateurs lui manifestaient déjà. Un seul chant se fit entendre dans la foule, répondant aux salutations chaleureuses du président et de son épouse qui salua elle aussi avec chaleur le peuple camerounais réuni en un haut lieu de célébration du sport roi au Cameroun.

« Paul Biya, Paul Biya, 

Notre Président, 

Père de la Nation, 

Paul Biya toujours chaud gars… »

Ce fut un chant populaire repris avec joie, spontanéité et sincérité par la foule heureuse de voir son pays relevant ses défis avec à sa tête son leader Sphinx, artisan de la paix, épris de modération, de tolérance, de résilience et de patience.

Après son tour d’honneur, le Chef de l’Etat s’installa dans la tribune d’honneur en compagnie de son invité de marque, le Président de la République des Comores, dont le pays participait à sa toute première Coupe d’Afrique des Nations. Le président de la confédération africaine de football, le Docteur Patrice Motsepe lut son discours introductif dans lequel il parla de la fierté de l’Afrique pour la CAN et vanta les mérites du peuple camerounais. Un peuple grâce auquel l’Afrique a conquis beaucoup d’estime et de respect dans le monde par la qualité des valeurs qu’il a démontrées depuis de nombreuses années dans les compétitions africaines et au niveau mondial. Rappelons que le Cameroun fut le premier pays africain à atteindre les quarts de finales dans une coupe du Monde en 1990 ; c’est un des rares pays africains champions olympiques de football, c’est le pays africain qui a le plus de participations en coupe du monde avec 7 présences dans la compétition du gotha footballistique mondial depuis 1982. A la suite du discours du président de la CAF, le président Paul Biya annonça l’ouverture officielle de la 33e Coupe d’Afrique des Nations.


L’Afrique en Miniature et les surprises

Le Cameroun est surnommé l’Afrique en Miniature grâce à sa diversité protéiforme : diversité climatique, diversité géographique, diversité culturelle, diversité économique…Pendant la cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations, les 4 aires culturelles du pays s’exprimèrent avec majesté et allégresse sur la pelouse du stade d’Olembé recouverte d’un manteau de fond noir, contenant de grands carreaux blancs, rouges, verts bleus et jaunes. Les aires culturelles Fang-Beti du Sud, Grassfield de l’Ouest, Sawa de la Côte et Sahéliennes du Nord permirent au public local, lointain et mondial de voir quelques-uns de leurs pas de danses chatoyants et leurs tenues colorées qui furent un délice pour les centaines de millions de regards qui surent découvrir ou aimer la beauté de la diversité camerounaise. 


Dans le film de Christopher Nolan intitulé « Le prestige » et paru en 2006, il est dit que chaque tour de magie comporte 3 phases : 

  1. Le Pacte
  2. L’Effet
  3. Le Prestige

Le magicien commence par montrer quelque chose d’ordinaire aux spectateurs. C’est la phase du Pacte. Puis, il fait avec la chose ordinaire, quelque chose d’extraordinaire, c’est la phase de l’Effet. Enfin, il nous mystifie en transformant l’extraordinaire en grandiose, sans que nous puissions nous y attendre. C’est la surprise totale qui entraîne spontanément les applaudissements pour le prodige de la phase Prestige. 

Pendant la cérémonie d’ouverture de la CAN 2022, il y eut deux actes magiciens que j’assimile au Prestige décrit dans le film de Christopher Nolan.

Sur le manteau carrelé installé sur la pelouse du stade, il trônait au centre une grande coupe d’Afrique des Nations gonflée à l’air chaud. Elle était droite, belle sur un trône autour duquel couraient et se mouvaient des danseurs agiles et des chanteurs talentueux. Derrière les artistes, sur la piste d’athlétisme, il y avait des tubes posés sur le sol dans lesquels jaillissaient des flammes qui montaient haut dans le ciel dans un ballet magnifique.  

Le décor était planté, le Pacte étant constitué des artistes agiles, de la scène fabuleuse et des grands écrans, retransmettant en les grossissant quelques détails qui pouvaient échapper à l’œil conquis du spectateur et téléspectateur. L’effet remplissant les yeux d’émerveillement grâce à la musique, la danse et les jets de flammes qui brulaient l’air dans un scintillement vif, impressionnant.

Puis, tout d’un coup, on entendit un grondement qui provenait simultanément des deux écrans. Le public surpris, leva les yeux vers les écrans et vit un Lion sur le toit du Stade. Waouh ! C’était magique, prestigieux, « prestidigitieux », un cri d’émerveillement se fit grande émotion tonitruante dans les gradins, c’était la surprise totale, la phase trois d’un tour de magie décrite par Nolan : le Prestige.


Le Spectacle du Lion en réalité augmentée s’acheva par un feu de fumée colorée qui jaillit autour du grand trophée couleur or installé au centre du stade. Une fumée tricolore qui s’éleva et se dissipa après avoir pris la forme du continent africain. Décidément, rien n’était imparfait dans ce spectacle d’ouverture de la 33e Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Après le spectacle des danses et des effets enflammés clôturé par le Lion Indomptable brave, fier, serein et impressionnant en réalité augmenté, les équipes vinrent sur le terrain, puis les hymnes nationaux furent chantés. Bien évidemment, les camerounais firent tonner leurs voix avec le chant de ralliement, la chanson qui porte les valeurs du pays hôte de la compétition. La recherche permanente et la préservation de la paix, la promotion du travail et de l’effort, l’amour indéfectible pour la patrie. 


Le match de football inaugural de la compétition se déroula entre le Cameroun, pays des Lions Indomptables et le Burkina Faso, le pays des Etalons et surtout du Leader panafricaniste anti-impérialiste Thomas Sankara. Les Lions gagnèrent, ce qui fut normal pour ce pays qui détient le meilleur buteur de tous les temps de la compétition Samuel Eto’o, récemment élu président de la Fédération Nationale de Football ; et cinq étoiles sur son maillot, correspondant à ses 5 victoires en coupe d’Afrique des Nations. La victoire des Lions Indomptables constituait le Pacte de notre deuxième tour de magie pendant la journée d’ouverture de la CAN. C’était un acte normal, car bien qu’ils furent menés par les étalons du Burkina Faso., le capitaine Aboubakar Vincent rétablit la marque et inscrivit le but de la victoire grâces à deux penalties exécutés de façon magistrale en prenant chaque fois à contrepied le gardien burkinabè.


Quelques minutes après la fin du match, il se produisit un phénomène inattendu. Toutes les lumières du stade s’éteignirent. Une clameur de déception s’installa dans le stade, car on crut à une coupure d’électricité. Pas ici, pas maintenant ; ce n’est pas possible pensais-je et plusieurs autres spectateurs aussi certainement. Après l’extinction des lumières, les projecteurs se mirent à s’allumer et à s’éteindre, se balançant de gauche à droite, et expédiant des raies de lumière sur la pelouse. Ce balancement lumineux se fit de plus en plus accéléré, les lumières s’entrecroisant, illuminant la pelouse verte et brillante sur laquelle la victoire récente était encore imprimée. Le public fut surpris en constatant que l’extinction des lumières était voulue, prévue et coordonnée. L’effet fut réjouissant ; c’était la deuxième phase d’un tour de magie décrite dans le film « Le prestige » de Christopher Nolan. Ce n’était pas fini, loin de là, mais nous ne le savions pas…

Quand les lumières s’éteignirent une fois de plus, on vit subitement, montant vers le ciel, des colonnes de lumière explosives répétitives multicolores vrillant sur le toit du stade d’Olembé à une vitesse phénoménale et dans un bruit qui rappela quelque chose d’extraordinaire : un feu d’artifice. C’était un feu d’artifice tiré sur le toit du stade d’Olembé. Un tonnerre d’applaudissements accompagna ce nouveau « Prestige », puis, dans le stade, des milliers de lumières se virent, chaque spectateur prenant son téléphone mobile et le tournant vers le ciel afin de filmer ce spectacle époustouflant et totalement surprenant. C’était une fois encore, « prestidigitieux ». 


Apprécier le bon sucre de la CAN et lui éviter la salaison de la canne.

Depuis une semaine, la Coupe d’Afrique des Nations se déroule au Pays des Lions indomptables. Elle suscite un engouement national remarquable et une belle visibilité mondiale pour le Cameroun. La compétition se déroule simultanément dans 5 villes ; Yaoundé la capitale politique, Douala, la capitale économique, Garoua la ville phare de la région du Nord, Limbé sur la côte atlantique et Bafoussam la capitale régionale dans la région des hauts plateaux de l’Ouest du pays.

Les invités africains et ceux issus des autres pays manifestent un engouement franc et sincère pour la compétition en vantant la qualité des infrastructures et l’accueil chaleureux qui leur est réservé par la population camerounaise. Quelques points d’amélioration sont relevés tels que les horaires de certains matchs, les conditions sanitaires difficiles d’accès aux stades, la difficulté de déplacement des populations dans les deux capitales Douala et Yaoundé, les jours de match ; et les préoccupations sécuritaires nécessitant une présence forte des forces de défenses aux fins de protéger tous les invités et tous les habitants nationaux des actes de malveillance des ennemis de la patrie.

La présence massive des populations camerounaises dans les stades souffre de plusieurs contraintes :

  • Les conditions sanitaires strictes exigeant un test négatif de Covid 19 effectué dans les 48 heures précédant la tenue d’un match et l’obligation d’être vacciné contre le Covid 19
  • Les prix d’accès aux stade qui débutent à 3000FCFA pour les plus accessibles
  • Les heures de déroulement de certains matchs débutant à 14 heures de l’après-midi en semaine


Pour garantir le succès d’affluence de cette compétition dans les stades magnifiques qui accueillent les matchs, des mesures préventives et correctrices ont été prises par les autorités publiques camerounaises en charge de l’organisation de la compétition. Tous les tests contre le Covid-19 sont gratuits au Cameroun, sans limitation du nombre de tests pour les citoyens. Les points de tests ont été répartis par les autorités sanitaires dans toutes les villes accueillant les matchs de la compétition. Les vaccins contre le Civid-19 sont également administrés gratuitement par un personnel médical qualifié et disponible dans les points de vaccination installés dans l’ensemble du pays. Concernant les tarifs appliqués aux matchs, certains leaders publics ayant constaté que le prix du billet est un frein pour l’accès des plus démunis dans les stades, ont acheté des centaines de billets qu’ils remettent à des publics démunis ou ayant peu de moyens pour se payer ce loisir. De plus, des moyens de transport sont mis à la disposition des populations désirant se rendre dans les stades.

La mesure la plus récente fut prise le 15 janvier par les autorités gouvernementales du Cameroun pour encourager la présence du public jeune et des travailleurs du secteur public dans les stades. Cette mesure consiste en l’instauration de la fin des activités scolaires tous les jours à 13 heures pendant la durée de la compétition. Quant au travail dans le secteur public, il s’arrêtera tous les jours à 14 heures jusqu’au vendredi 04 février 2022, sachant que la finale de la compétition se déroulera deux jours plus tard, le 06 février 2022. Le secteur privé pourra en toute liberté et en respect de ses contraintes de productivité accorder à ses salariés de profiter de cet événement historique dans les stades.


Une coupe d’Afrique des Nations est un grand rendez-vous sportif, la plus grande manifestation sportive africaine qui se tient de façon exceptionnelle dans un pays. Ce pays y a investi beaucoup d’argent, beaucoup de lobbying pour en prendre l’organisation. Des dizaines de milliers de professionnels sont en charge de l’organisation des activités, de l’accueil des invités et du public, de la sécurité de chacun et de tous pendant ce moment où les foules sont amenées à se rencontrer dans un foisonnement inédit de personnes diverses, réunies par le plaisir du football. L’appât des gains qui pourraient être illégalement soutirés aux participants convie également d'autres individus à ce rendez-vous festif.


Il y a un usage très ironique de la phrase « La CAN est sucrée ». Cette phrase s'est initialement répandue dans l'opinion pour marquer l'enthousiasme et la fierté des camerounais pour l'organisation réussie de cette compétition africaine dans leur pays. Son utilisation ironique est le fait d’une multitude de gens, d’activistes, de groupes d’intérêts aux positions et opinions partant de la nécessaire contradiction, la critique normale quand on a un point de vue différent ; des choses utiles en démocratie pour en assurer la vivacité ; jusqu’à des actes de malveillance par la déformation des réalités, la critique malhonnête. L'extrémité de la radicalité étant les agissement malveillants aux fins de ternir l’image de la compétition africaine et par là, montrer que le Cameroun est un pays étalé dans la laideur la plus fécale suscitant une puanteur nauséabonde. Ces extrêmes sont malveillants, critiquent tout acte quels qu’en soient les objectifs, la positivité des résultats. Il leur arrive d’applaudir sournoisement les actes de violence terroristes et les mettant sous le compte ironique de la canne sucrée. Ceux-là, mettent du sel sur la canne, un comportement anormal qui, s’il n’était pas dénoncé, combattu donnerait un goût affreux au sommet de la fête sportive africaine. Quand on veut saler la canne, on agit salement ; c’est le cas de le dire. 

Ce qu’il se passe actuellement au Cameroun restera gravé dans les annales de l’histoire. La phrase « la canne est sucrée » s’est déjà répandue dans la Nation et garde son sens premier, positif. Un usage enthousiaste, joyeux qui est le fait des promoteurs de ce moment festif et de ceux qui y voient l’opportunité de vivre un temps unique d’émulation sportive, de communion nationale, de célébration du Cameroun, un pays Leader dans le football africain, respecté pour sa mentalité de gagnant en toutes circonstances et partout dans le monde. « La Can est sucrée » est une métaphore positive qui associe l’image de la canne à sucre, une plante cultivée industriellement au Cameroun et dont le sucre est naturel. Tout n’est pas parfait au pays des Lions Indomptables, mais ceux qui ont la lourde charge du bien commun sont à l’image du Cameroun, des responsables divers à travers leurs motivations, leur patriotisme, leurs rêves, leurs envies, leurs compétences, leurs intérêts, leurs manquements, leurs échecs, leurs réussites. La CAN doit être sucrée, car c’est la CAN du Cameroun.

La CAN, à l’image de la canne à sucre naturelle, ne peut être que sucrée. C’est naturellement ainsi.


Serge Mbarga Owona

Mathématicien, Poète, Ecrivain.