Dans 3 mois, le 06 Décembre 2020, le Cameroun élira ses conseillers régionaux.
C’est quoi un conseiller régional ?
Dans la loi camerounaise sur les collectivités
territoriales décentralisées, publiée le 24 décembre 2019, il est rappelé que
la décentralisation traduit le transfert par l’Etat de compétences
particulières et de moyens appropriés aux collectivités territoriales. Ces
collectivités territoriales sont la commune et la région.
Un conseiller régional est un élu local. Il est soit un délégué du département élu par les conseillers municipaux, soit un représentant du commandement traditionnel élu par les chefs traditionnels.
A quoi sert la région ?
La région est une collectivité territoriale
constituée de plusieurs départements. Elle est investie d’une mission de
progrès économique et social des citoyens. L’élection des conseils régionaux et
des exécutifs régionaux permettra la mise en œuvre concrète du transfert des
compétences de l’Etat vers les régions. C’est la dernière brique de notre
projet national de décentralisation.
La région récupère les compétences suivantes de
la part de l’Etat : le développement économique, la gestion de
l’environnement et des ressources naturelles, la planification, l’aménagement
du territoire régional, les travaux publics, la gestion de l’urbanisme et de
l’habitat ; le développement de la santé et des actions sociales, le
développement éducatif, sportif et culturel ; la promotion des langues
nationales.
Les organes qui administrent la région sont constitués
par le conseil régional et le président du conseil régional. Le conseil
régional propose et délibère. Le président du conseil régional est l’Exécutif
de la région. Il est assisté par un bureau du conseil régional élu en même
temps que lui au sein du Conseil Régional. Le Conseil Régional se réunit une
fois par trimestre. Ses séances sont publiques, sauf lorsque la majorité
absolue de ses membres en décide autrement.
Que sommes-nous en
train de bâtir au Cameroun ?
Notre texte fondamental, la constitution
indique que nous sommes un Etat Unitaire, décentralisé. La volonté du Chef de
l’Etat est d’accélérer la mise en place de ces structures de gestion
démocratique de notre pays au plus près des préoccupations de chaque citoyen.
La décentralisation c’est en effet le rapprochement des organes de décision au
plus près des citoyens et la contribution forte des citoyens dans la gestion
des affaires de la cité.
Avec la mise en place des exécutifs régionaux,
le Chef de l’Etat met en œuvre le respect de ses engagements pris devant le
peuple camerounais souverain: parachever le processus de mise en place
des institutions prévues dans la constitution. Après l’élection des exécutifs
communaux, la mise en place des exécutifs régionaux sera le deuxième et dernier
échelon des collectivités territoriales décentralisées dans notre pays.
C’est un temps historique de construction de
notre pays que nous vivons en ce moment. A travers notre décentralisation, le
peuple camerounais mature, conscient, responsable et souverain prend son destin
en main en s’impliquant de façon responsable dans la gestion des affaires
publiques.
L’organisation des élections régionales permet
également de mettre en œuvre le statut spécial conféré aux régions du
Nord-Ouest et du Sud-Ouest de notre pays. Ce statut spécial est une
recommandation du Grand Dialogue National, un moment qui restera dans
l’histoire comme un point culminant de discussion entre camerounais issus de
tous les horizons afin de proposer des solutions à leurs problèmes.
Ne nous laissons pas
distraire
Notre pays le Cameroun a entamé un processus
électoral décisif pour l’affirmation forte et la consolidation sans faiblesse de
son ancrage démocratique et républicain. Ce processus a débuté en mars 2018
avec l’élection de nos 100 sénateurs, représentant nos 10 régions à raison de
10 sénateurs par région. Nous avons ensuite élu notre Chef de l’Etat au cours
de l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018. Le 09 Février 2019, il y eut
le double scrutin législatif et municipal. 180 députés furent élus, ainsi que
360 exécutifs communaux dans les communes d’arrondissement. En accord avec les
recommandations du Grand Dialogue National, les exécutifs de 14 communautés
urbaines furent également élus par les conseillers municipaux à la suite des
élections municipales.
Au cours du double scrutin législatif et
municipal du 09 Février 2020, de nouvelles forces politiques firent leur entrée
avec brio et prirent des responsabilités au Parlement et dans les communes. En
décembre, nous parachevons notre volonté de bâtir une Nation aux institutions
démocratiques fortes et plus proches des citoyens. C’est une belle œuvre de
construction Nationale que nous sommes en train de parachever. Ne nous laissons
pas distraire.
Nous ne nous laisserons pas distraire, car la construction d’une démocratie forte est une œuvre de longue haleine et nous avons déjà posé les jalons les plus importants de cette belle œuvre. Notre processus de décentralisation est la matérialisation de la volonté du chef de l’Etat Paul Biya de répondre aux aspirations profondes du peuple camerounais souverain pour une démocratie dans laquelle les citoyens choisissent tous leurs élus, mais en plus, participent à la gestion de la cité.
Certains partis politiques ont semble-t-il choisi de boycotter ce sommet du parachèvement de notre processus de transfert des compétences au plus près des citoyens. La question qui se pose est de savoir si le boycott ne leur donne pas une caisse de résonance pour un scrutin où leurs chances de succès sont faibles, compte tenu du mode d’élection des conseillers régionaux. Il faut en effet avoir un nombre suffisant de conseillers municipaux et de représentants de l’autorité traditionnelle partageant ses convictions pour gagner la gestion des conseils régionaux.
Quant aux adeptes inconséquents des troubles à
l’ordre public, du désordre, des instigations insurrectionnelles, des fantasmagories
sur la décapitation des institutions républicaines et des tentatives de
destruction de notre édifice démocratique patiemment construit, il est évident
que le peuple et ses représentants ne se laisseront pas distraire, mais bien
plus : une démocratie forte s’accompagne de moyens de protection des
libertés démocratiques forts, dont la liberté de voter.
Serge Mbarga Owona
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire