Le vendredi 20 mai de l’an de grâce 2022, j’ai assisté au défilé de la fête nationale du Cameroun sur le Boulevard du 20 Mai. L’Afrique en Miniature comme nous surnommons notre pays, célébrait les noces d’or de l’Etat Unitaire. La réunification du Cameroun issu des tutelles anglaises et françaises s’est en effet déroulée le 20 Mai 1972. Les autorités politiques du pays d’Afrique Centrale avaient décidé de réunir ce que la domination étrangère avait divisé plusieurs années auparavant. Deux ans durant, le défilé ne se déroula pas à cause de la pandémie du Covid-19 qui frappa le Cameroun comme l’ensemble des pays de la terre. Le 20 Mai 2022, la plus grande célébration de la Nation camerounaise faisait son retour sur la place des fêtes nationales, le Boulevard du 20 mai à Yaoundé.
Le jeudi, veille de la fête nationale, je pris un car de transport à Douala et dans l’autoradio, le chauffeur mit le poste national dans lequel une musique variée était diffusée, ainsi que des informations en rapport avec le grand événement du lendemain. Les journalistes firent un rappel historique sur l’origine de la fête de l’Unité Nationale et ils parlèrent aussi des grandes manifestations populaires qui rythmaient la préparation de ce grand jour. L’exposition du matériel et des savoir-faire des forces de défense et de sécurité, la retraite au flambeau, un rassemblement nocturne populaire, au cours duquel la jeunesse et ses encadrants défilent dans les rues de Yaoundé la capitale, en direction du rond-point de la Poste Centrale. Toutes et tous porte des flambeaux symbolisant notre ardente Unité Nationale.
Vendredi matin à Yaoundé était le jour de la grande parade sur le boulevard du 20 Mai. Très tôt, il fallait être prêt pour arriver sur le lieu de la cérémonie, passer les contrôles de sécurité, puis s’installer à la tribune en attendant l’arrivée des différents corps de l’Etat, ainsi que les invités de marque, membres du corps diplomatique. Bien que j’eus un laisser-passer permettant de garer la voiture dans un parking sur les lieux de la cérémonie, je pris un taxi qui me déposa sur la Route Nationale N°1, à quelques centaines de mètres du tout nouveau Monument Patriotique. Je marchai alors, le pas serein, l’esprit égayé dans un grand boubou couleur ivoire vers la place du défilé.
Dès que les contrôles de sécurité furent passés, je m’installai en tribune, avec une vue parfaite sur le boulevard des cérémonies officielles. Sur chaque chaise, les organisateurs avaient installé des magazines divers, montrant les réalisations du gouvernement de la Nation. De grands projets qui font la fierté de notre pays en construction accélérée : infrastructures routières, barrages hydroélectriques, complexes sportifs, hôpitaux régionaux de référence, Universités nouvelles, port en eaux profonde. Je lus les différents magazines, pendant que les soldats d’honneurs achevaient leur mise en place.
Puis commencèrent à arriver les hautes personnalités de la république sur la place des fêtes. Ministres et directeurs Généraux, ambassadeurs, Etat-major des armées et officiers supérieurs invités, Procureur Général, Président du Conseil Constitutionnel et son bureau, Président du Conseil Economique et Social, Premier Ministre Chef du Gouvernement, Président de l’assemblée Nationale, Président du Sénat Etc. Peu avant l’arrivée du Chef de l’Etat, la première Dame fit son entrée sur les lieux de la cérémonie, rayonnante comme toujours. Son cortège fut accompagné par un hélicoptère des Forces de Défense vrombissant de puissance au-dessus de la place des fêtes.
Ce fut d’abord sur les grands écrans de télé que l’arrivée du sage leader de la Nation fut annoncée. Le Chef de l’Etat que certains surnomment Le Sphinx, Nnom Gui, Popol, l’Homme Lion était en chemin pour donner le top départ des cérémonies marquant les noces d’or de l’Etat Unitaire. Quand les premières images du cortège apparurent, mon voisin de tribune me chuchota « Le pouvoir suprême est donné par la volonté divine ».
Nous parlâmes de l’importance du sens élevé de la mesure du Leader suprême dans la conduite des affaires d’un pays complexe comme le Cameroun, notre beau pays. Il ne faut pas être clivant, il ne faut pas être impatient, il ne faut pas être intolérant, il faut être au-dessus de la mêlée, savoir écouter toutes les sensibilités nationales et avoir la plus haute idée patriotique de la défense des intérêts du Cameroun. Le cortège du Président fut imminent, escorté par une multitude de motos de sa garde d’honneur. Puis, ce fut d’abord l’hélicoptère des Force de Défense survolant la place des fêtes qui nous indiqua qu’il serait bientôt là. A quelques centaines de mètres de la place des fêtes, une escorte de chevaux blancs et bruns entoura sa voiture. Les cérémonies officielles étaient sur le point de démarrer.
Dès que le Chef de l’Etat fut sur la place du défilé, l’orchestre de la Garde Présidentielle chanta l’hymne national, puis il effectua la revue des troupes à bord de sa limousine de marque Range Rover noir, d’un mat brillant. Pendant la revue des troupes, la voiture de commandement du Général Agha Robinson en charge de la conduite du défilé militaire suivait celle du Chef de l’Etat, ainsi que sa garde rapprochée, attentive et élégante dans ses costumes noirs, taillés sur mesure. Les invités présents dans les tribunes, ainsi que la foule de citoyens heureux en ce jour de fête nationale acclamèrent l’Homme qui incarne la stabilité granitique et la marche souveraine du Cameroun vers son destin de pays Leader en Afrique. Le Cameroun est respecté pour sa stabilité, sa résilience face aux turbulences qui affectent certains pays d’Afrique. C’est un combat de tous les instants que mène notre pays, poumon économique d’Afrique Centrale affrontant les appétits voraces de ceux qui ont intérêt à le détruire pour se gaver du sang des souffrances populaires.
Les Forces de Défense et de Sécurité ; l’institution de ceux et celles qui combattent tous les jours contre les agresseurs armés ouvrirent le bal des festivités. Le Cameroun mit l’armée sœur du Congo aux avant-postes pour le cinquantenaire de son Etat Unitaire. Les paras brazzavillois firent l’honneur de leur marche commando à Yaoundé dans leurs treillis camouflés, leurs bottes noires scintillantes et leur besace de commando carrée, portée rigidement sur le dos avec grande élégance guerrière. Les bérets rouges bien ajustés sur leurs têtes, ils ouvrirent le défilé sous les applaudissements du public. A la suite des commandos de Brazzaville, toutes les autres unités de vaillants soldats en charge de la protection du pays et de ses citoyens nous firent grand plaisir en défilant le front haut, le torse bombé, frappant les pieds au sol dans un bruit qui mit les tressaillements de joie sur les visages, au boulevard des fêtes.
Les aéronefs à voilure fixe ; avions de transport de troupes, avions de reconnaissance, et les aéronefs à voilure tournante, hélicoptères d’attaque, hélicoptère de transport constituèrent le défilé aérien. Les véhicules blindés de transport des soldats, ceux équipés de canons, les automitrailleuses défilèrent devant le public admiratif de ce matériel roulant indispensable pour remporter des victoires sur les différents fronts guerriers imposés au Cameroun par les ennemis internes et externes. Les soldats de la Force Multinationale mixte qui combattent le terrorisme de Boko Haram dans leurs pick-up 4x4 munis de mitrailleuses lourdes furent beaucoup applaudis, ainsi que les Forces Spéciales dans leurs véhicules dépouillés de tout artifice pour leur conserver une efficacité rustique au combat ; le Bataillon d’Intervention Rapide et ses véhicules blindés anti-mines fut impressionnant et adulé comme d’habitude ; la marine nationale présenta un échantillon de ses patrouilleurs de combat ayant à leur bord des commandos de marine simulant des gestes de nage accrochés à ces vedettes rapides.
Après les militaires, ce fut le tour des civils de défiler sur le boulevard du 20 Mai. L’ouverture fut faite par des jeunes habillés de tenues traditionnelles issues des quatre aires culturelles du Cameroun : les cultures de la forêt, celles des hautes montagnes, celles de la plaine côtière et celles de la zone sahélienne. Ces défilants exécutèrent des tours d’acrobaties et des pas de danse traditionnels qui mirent un éclat festif encore plus éclatant au défilé de la 50eme fête de l’Unité du Cameroun. Ce furent ensuite les enfants des écoles primaires qui arrivèrent, le pas alerte dans leurs tenues d’écoliers, tenant en main et soulevant des bouquets de fleurs, des pancartes et des éventails aux couleurs du drapeau national. Les enfants du primaire chantèrent l’amour de leur Patrie le Cameroun et celui de l’Unité Nationale avec leurs voix aigues, suscitant des applaudissements nourris du public sur le boulevard du 20 mai et dans les rues proches où un public conséquent s’était rassemblé.
Le défilé des enfants des écoles primaires fut suivi par celui des collégiens, des lycéens et des étudiants de l’enseignement supérieur. Ces derniers, furent très originaux en défilant au rythme de leur propre fanfare et en présentant des ballets de danse très appréciés par le public qui accompagna les différents passages d’applaudissements enthousiastes.
Le vivre ensemble, l’harmonie, la paix, la cohésion nationale, le refus de la haine furent des engagements importants, inscrits sur les différentes banderoles portées par la jeunesse du Cameroun. Le drapeau tricolore étoilé était bien évidemment en bonne place, sur les mains fermes le portant vers l’avant avec honneur et fierté. Les défilants gardèrent le rythme et l’enthousiasme de la fête du cinquantenaire de l’Unité Nationale, même lorsqu’il se mit à pleuvoir sur la capitale du Cameroun.
Le défilé civil fut clôturé par les partis politiques représentés à l’assemblée nationale. Les nombreux militants participèrent aux noces d’or de l’Unité Nationale en portant des tenues aux couleurs de leurs organisations. Toutes ces associations politiques porteuses de projets divers mirent en avant leurs idéologies et slogans sur des pancartes, exprimant ainsi la multiplicité des opinions politiques et leur libre expression au Cameroun, l’Afrique en Miniature.
Certains militants et militantes de partis firent des mouvements dansants dans un ballet préparé minutieusement lors des répétitions. Le drapeau était en bonne place dans les carrés des défilants, ainsi que l’effigie du Chef de l’Etat Paul Biya pour les partis alliés au leader national et président du parti majoritaire, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Le défilé des partis fut clôturé par le premier parti en termes d’élus à l’Assemblée Nationale, le RDPC. Il défila en masse avec de nombreux carrés de militantes, de militants et de jeunes. Il est à noter que ce parti construisit un char pour son défilé. Sur ce char, une grande effigie de son président national, ainsi qu’une impressionnante flamme symbolisant son dynamisme politique furent fixés. Une fanfare spéciale jouée par les militants de ce parti rythmait leur pas alerte et déterminé pendant leur passage sous les ovations du public.
Le défilé de célébration du cinquantenaire de la fête nationale du Cameroun s’acheva avec le départ du Chef de l’Etat sous le chant vibrant du Grand Alléluia de Haendel, joué par la fanfare de la Garde Présidentielle. Les autres invités à cette fête grandiose quittèrent le Boulevard du 20 mai après le Président de la République.
Les noces d’or de la fête nationale du Cameroun resteront un moment inoubliable, extraordinaire de célébration de l’Afrique en Miniature. Le défilé de célébration mit l’armée, la jeunesse camerounaise, du primaire au supérieur, ainsi que les partis politiques à l’honneur sur le boulevard du 20 Mai.
Vive le Cameroun Un et Indivisible.
Serge Mbarga Owona
Mathématicien, écrivain, poète.
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