Au Cameroun, dans la région du
Sud, il y a un village qui s’appelle Akom Bikoé; il s'agit de mon village. J’y
suis allé depuis que j’ai cinq ans et à l’époque, j’y étais accueilli par ma
grand-mère paternelle qui arrivait dans la cour en courant, s’écriant « Mon
Mari est arrivé, mon mari même est arrivé »; puis elle me serrait
dans ses bras affectueux. Je suis en effet l'homonyme de mon grand-père paternel. Ce moment est resté le plus vieux souvenir de mon
village gravé dans ma mémoire.
Akom Bikoé est un village qui s’étire
sur une longueur de cinq kilomètres dans la forêt dense tropicale au Sud géographique du
Cameroun, et dans la région administrative qui s’appelle « Région du Sud ».
Ce village est situé dans le département qui porte le beau nom « Océan »
et fait partie de l’arrondissement appelé Mvenguë. Il y a deux autorités administratives dans mon village; une qui s’appelle le chef de
groupement, et l’autre, le chef du village. Dans ce village qui se développe en forêt tropicale dense, les femmes et les hommes sont reconnus par leurs liens familiaux.
L’union des familles constitue des clans et à l’échelle au dessus des
clans, il y a la grande organisation sociétale traditionnelle en lignages.
Mon village est situé au sud de
la Capitale Yaoundé, à une distance de 130 kilomètres sur une route bitumée sur une longueur de 117 kilomètres. La précision sur la longueur du bitume est importante, car j’ai
connu une époque où cette route était dans un état désastreux et poussiéreuse ou boueuse en fonction des
saisons. Il fallait posséder une puissante voiture de type 4x4, beaucoup de
courage, de la volonté et surtout de la patience pour se rendre dans mon
village, en effectuant un trajet minimum de 6 heures de temps. La route est
désormais en excellent état et les 13 kilomètres non encore bitumés sont en cours de travaux. Nul doute que dans 3 mois, il y aura du bitume
serpentant toute la forêt belle et profonde, dans les collines et les vallées
nombreuses de ce village magnifique.
Pour se rendre à Akom Bikoé, il
faut préparer ses yeux et tous ses autres sens à la découverte de l’extraordinaire.
Au départ de Yaoundé, on prend la direction du sud sur la Route Nationale 3. Il
y a sur le chemin 4 villes et un village d’étape: Ngoumou, Akono, Olama,
Ngomedzap et le village Ebouam. Pour arriver dans la ville de Ngoumou, on roule sur la Route Nationale 3 entre Yaoundé et Douala pendant quelques kilomètres, puis
dans la localité appelée Nnom ayos, on suit les panneaux indiquant Ngoumou. Entre
la ville de Ngoumou et la ville suivante appelée Akono, il y a une distance de
11 kilomètres, puis entre Akono et Olama, on parcourt 10 kilomètres. Depuis
Olama, pour atteindre la ville de Ngomedzap, il y a 24 kilomètres à parcourir.
Il y a ensuite 19 kilomètres entre la ville de Ngomedzap et le village d’Ebouam.
Une fois qu’on atteint le village Ebouam, il y a un embranchement routier en travaux
qui monte et descend dans l’escarcelle des collines dites d’Ebouam. C’est sur
ces nombreuses collines que sera posée la dernière portion de route bitumée en
travaux jusqu’à mon village akom Bikoé. Il y a 13 kilomètres de route entre
Ebouam et mon village.
Akom Bikoé est un beau village
qui plonge le corps et l’esprit dans la nature en pleine forêt tropicale.
Pourquoi je le trouve si particulier et tellement beau, ce village? Les
raisons sont nombreuses: le climat y est modérément chaud, sans l’humidité
des zones côtières qui semble propager la moiteur sur les sols et les maisons.
Il pleut en saison pluvieuse globalement entre les mois d’avril et octobre,
puis il y a un soleil toujours apaisé par le grand ombrage de la forêt de
novembre à mars.
Le paysage est constitué par une impressionnante
forêt qui occupe les vallées et les collines et dans laquelle on entend le
grondement des rivières dévalant les pentes luxuriantes ou coulant doucement
entre les racines profondes des nombreuses essences d’arbres centenaires qui grandissent en forêt. Il y
a beaucoup de grands arbres dans ce paysage magnifique, mais aussi une quantité
époustouflante d’arbustes et d’arbres fruitiers dont les parfums contribuent à
maintenir l’odorat dans l'exaltation des nouvelles senteurs rares offertes à la découverte.
Dans cette vaste forêt, il n’y a
pas que les rivières qui emplissent la nature de leurs grondements et bruits
moins audibles au lointain. Il y a également les nombreux chants d'oiseaux et
les sons surprenants de tous les animaux qui vivent sous l’ombrage des grands arbres,
en se nourrissant des graines et des fruits qui mûrissent en temps
choisis par la nature généreuse ici. Bien évidemment, le vent est agréable dans
ce milieu préservé des pollutions de tous types engendrées par l’action
agressive de la civilisation urbaine. Le
vent est agréable et surtout, l’air est pur à Akom Bikoé.
Les mots sont vains, quand les
images peuvent permettre d’apprécier la beauté exquise de mon village paradisiaque.
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Route entre les villes de Ngoumou et Akono
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Ciel bleu et verdure à perte de vue |
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La belle cathédrale d'Akono |
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La route bitumée serpente dans la forêt |
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Akom Bikoé: travaux avant bitumage en cours |
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Akom Bikoé. quartier Nkouar Mbama |
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Akom Bikoé: la pierre (Akom) symbole du village |
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Akom Bikoé: paysage fleuri à profusion |
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Akom Bikoé: le centre de santé |
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Akom Bikoé: l'école primaire |
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Akom Bikoé: le hangar du marché périodique |
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Akom Bikoé: vieux système de séchage du cacao |
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Akom Bikoé: Récolte du vin de palme |
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Akom Bikoé: paysage fleuri |
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Akom Bikoé: brume matinale sur le Mont Messol |
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Akom Bikoé: les arbres de la forêt |
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Akom Bikoé: brume matinale sur les collines |
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Akom Bikoé: antenne de téléphoie mobile |
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Akom Bikoé: récolte de vin de palme |
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Akom Bikoé: l'école publique |
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Akom Bikoé: l'école publique |
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Akom Bikoé: drapeau dans la cour du chef |
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Akom Bikoé: L'énergie est solaire dans le village |
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Akom BIkoé: derniers tronçons de bitume en cours |
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Akom Bikoé: travaux routiers |
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Akom Bikoé: Fleuve Bikoé |
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Akom Bikoué: fleuve Bikoué |
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Akom Bikoué: fleuve Bikoué |
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Akom Bikoué: prunier |
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Akom Bikoué: dernières semaines de route en terre |
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Akom Bikoué: travaux routiers en cours |
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Akom Bikoué: pierres de construction de caniveaux |
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Akom Bikoué: village tranquille en forêt |
Serge Mbarga Owona
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