Le Cameroun est un pays fier et fort.
Le premier mot du préambule de la constitution camerounaise
n’est pas un mot anodin. C’est le mot « Fier ».
Que signifie être fier dans
le contexte de la constitution camerounaise ? Ça signifie porter et afficher
toute son histoire aux yeux du monde. Montrer qu’on est debout, qu’on trace sa
voie avec assurance, détermination et qu'on avance en regardant droit devant, sans mépriser
autrui et en exigeant d’autrui le réciproque respect qu’on lui accorde. Le
Cameroun est un pays de femmes et d’hommes fiers, il est normal que cela fût
inscrit dans le granit de notre constitution :
Dans le premier paragraphe du
préambule de la constitution camerounaise, il est donc dit ce qui suit :
« Fier de sa diversité
linguistique et culturelle, élément de sa personnalité nationale qu’elle
contribue à enrichir, mais profondément conscient de la nécessité impérieuse de
parfaire son unité, proclame solennellement qu’il constitue une seule et même
nation, engagée dans le même destin et affirme sa volonté inébranlable de
construire la patrie camerounaise sur la base de l’idéal de fraternité, de
justice et de progrès ; »
Il ne suffit pas de clamer sa fierté d’être camerounais, mais il faut également que ce sentiment soit porté et affiché au Cameroun et au regard du monde. Nous sommes pour cela un pays indépendant, un pays autosuffisant alimentaire, un pays souverain, un pays riche de femmes et d’hommes citoyens conscients et éduqués. Une Nation dont le sol et le sous-sol, sans être des scandales géologiques nous permettent d’avoir à notre disposition toutes les ressources nécessaires à notre développement, pour le bien-être des millions de camerounais et des autres peuples frères qui s’établissent dans notre Afrique en Miniature. Nous sommes un pays qui se bâtit résolument et patiemment, construisant ses routes, ses hôpitaux, ses universités, ses centres de recherche, ses villes et son modèle républicain. Nous sommes une république unitaire décentralisée.
Notre république est un régime politique dans lequel les représentants du peuple sont élus par le peuple. Ces représentants du peuple ont à leur tête un Chef appelé Le Président de la République. Ce chef a un ensemble de pouvoirs, mais il n’est pas le seul à détenir l’ensemble des pouvoirs de la Nation. Le Cameroun est donc une république unitaire décentralisée qui élit son Président, son sénat, son parlement, ses conseillers municipaux, ses maires et bientôt ses conseillers régionaux et ses présidents de régions.
En plus des représentants élus par le peuple, le Cameroun possède un pouvoir judiciaire constitué de magistrats professionnels chargés de veiller au respect des lois et de réguler l’égalité des citoyens devant la loi. L’article 37 de la constitution du Cameroun dit :
(1) La justice est rendue sur le
territoire de la République au nom du peuple camerounais.
(2) Le pouvoir judiciaire est
exercé par la Cour Suprême, les Cours d’appel, les Tribunaux. Il est
indépendant du Pouvoir exécutif et du Pouvoir législatif.
Pour garantir sa liberté et protéger sa souveraineté, une république ne compte pas uniquement sur la bonne volonté des citoyens, celle de ses pays voisins et frères ou sur l’amitié des autre Nations du monde. Le Cameroun a bâti son système de sécurité autour d’un socle de forces de défense et de sécurité professionnelles, moulées dans les valeurs d’Honneur et de Fidélité aux institutions.
Le Cameroun est un pays fort, car il s’appuie sur des institutions fortes pour tracer sa voie ; celle de la vie dans la paix, animée par l’ardeur au Travail et l’amour de la patrie.
Le Cameroun est un pays de pouvoirs.
Pour être président au Cameroun,
il faut être rassembleur. Cette force du rassemblement se mesure dans la
capacité d’union de toutes les composantes de la diversité camerounaise.
Composantes politiques, sociales, culturelles, économiques, religieuses. Il
faut rassembler une majorité plurielle de camerounaises et de camerounais
autour d’un projet qui fédère les volontés de progrès et d’épanouissement de l’ensemble
des filles et fils de la Nation. Il en fut ainsi du Père de La Nation Ahmadou
Ahidjo qui eut la difficile tâche de réunir la Nation dans une période trouble
d’affrontement entre les blocs communistes et capitalistes. Ahidjo était un
homme à poigne, un patriote intransigeant avec les acteurs de la division du
Cameroun.
Paul Biya, le successeur d’Amadou Ahidjo a bâti un projet nourri par l’expérience de son prédécesseur, avec la ferme volonté de ne jamais faillir dans la préservation de l’Unité et de la paix dans la Nation. Compte tenu de ses convictions, il a ajouté le chantier de la construction d’une démocratie solide et apaisée au Cameroun. La marche résolue de Paul Biya est celle du legs d’une république indépendante, stable, prospère dans laquelle les citoyens sont au cœur de l’action publique. La convocation des élections régionales le 06 Décembre 2020 obéit à cette logique raisonnable d’amener le pouvoir entre les mains de chaque camerounaise et de chaque camerounais intéressé par la gestion des biens communs de la maison Cameroun.
Les détenteurs du pouvoir exécutif au Cameroun obéissent donc à un morphotype intellectuel fondamental indispensable : Ce sont des citoyens qui ont du Cameroun une vision d’ensemble cohérent dans un bloc de peuples différents, complémentaires soudés par la fierté d’appartenir à une Nation singulière : Le Cameroun. Tout acteur discriminant est de facto exclu de l’ambition d’exercice du magistère suprême au Cameroun. C’est tout le sens de la sagesse de Paul Biya : « Le Cameroun sera ou ne sera pas ». Il n’y a pas d’autre voie que celle du rassemblement de tous.
Il y a certes le Cameroun administratif, celui des sous-préfets, des préfets, des gouverneurs et des divers représentants de l’administration publique, mais il y a aussi celui des élus nationaux et locaux ; sénateurs, députés, maires et bientôt présidents de régions. En plus de ce Cameroun-là, il y a un pays plus ancien, celui des représentants de la puissance culturelle, traditionnelle. C’est le Cameroun des chefs, celui des Lamibé, des Fons, C’est la Nation des dépositaires de l’immortelle civilisation africaine.
Le Cameroun est donc un pays de pouvoirs, un pays complexe qui ne se brise pas et ne se ramasse pas à la petite cuillère face aux tumultes désordonnés et malintentionnés du pouvoir du bruit. Le bruit résonne à l’intérieur et à l’extérieur de la muraille Cameroun, car c’est dans la nature intrinsèque du bruit d’être bruyant simplement.
Le pouvoir du bruit.
Au Cameroun, le bruit est le cinquième
pouvoir. C’est le plus récent et sans doute le moins pertinent. Mais il faut en
parler pour démontrer son inutilité. Il est cinquième pouvoir comme la
cinquième roue du Carrosse.
Quels sont les autres pouvoirs ?
L’exécutif évidemment, détenu par le Chef de l’Etat librement et
démocratiquement élu qui a nommé un premier Ministre Chef du Gouvernement
attelé à la titanesque tâche de concrétisation des nombreux chantiers économiques,
sociaux et culturels de la Nation. Le Législatif, matérialisé par une assemblée
nationale et un sénat politiquement pluriels, composés d’élus de la Nation ;
femmes, hommes, jeunes de différentes sensibilités politiques républicaines. Le
pouvoir judiciaire, constitué de juristes professionnels garants de la mise en œuvre
de la justice dans la Nation. Il y a également le pouvoir des médias et de la
société civile citoyenne, acteurs de l’information et de la promotion des
droits des citoyens à s’épanouir en toute liberté, dans le respect strict des
lois de la République.
Les colporteurs du bruit pensent que le pouvoir se trouve à deux endroits : dans la rue et sur les réseaux sociaux.
A la faveur des exemples de
mobilisations populaires réussies dans quelques pays africains (Soudan,
Tunisie, Mali), une cohorte d’agitateurs vivant au Cameroun et dans une myriade
de pays étrangers se met à fantasmer sur le renversement des institutions
républicaines au Cameroun.
Pendant les années de braise
(1990 – 1992), le Cameroun a connu des moments bien pires dans son histoire,
mais il a toujours su damer le pion aux agitateurs pour une raison simple :
au Cameroun, on s’exprime dans les urnes et on gagne ou on perd dans les urnes.
Il n’est peut-être pas facile de gagner dans les urnes, car il faut mobiliser massivement
les votants. Mais ce n’est pas parce qu’on manque de force mobilisatrice dans
les urnes qu’il faut croire que la chance sourira comme par sorcellerie dans la
rue.
Le renversement des institutions
dans un pays fort et structuré comme le camerounais n’est pas une affaire de
marche dans la rue. Quand les conditions sécuritaires et sanitaires le
permettent, la République permet même aux marcheurs de se muscler les jambes
autant qu’ils le souhaitent, tant que la marche ne cache pas une insidieuse
volonté de susciter des affrontements violents dans le but de semer le chaos générateur
de tous les pièges pernicieux contre la paix et la stabilité de la Nation.
Le pouvoir ne se trouve pas non plus dans les réseaux sociaux. En effet, si à la faveur des évolutions technologiques, les citoyens camerounais vivant au Cameroun et ceux de la diaspora peuvent communiquer plus rapidement et plus facilement, certains malicieux colporteurs du bruit ont cru pouvoir utiliser les médias sociaux comme une tribune de diffusion de la manipulation, du mensonge, de la haine et du tintamarre agressif destiné à tromper la quiétude des citoyens. Malheureusement pour les colporteurs du bruit, le vote démocratique majoritaire ne se décrète pas dans les vues ou les commentaires sur Facebook, les vidéos incendiaires ou les messages aguicheurs imbus d’une volonté manifeste de diviser les citoyens. Pour tous ceux qui fantasment sur le renversement des Institutions ou la mobilisation des individus grâce à la manipulation des images, des messages et des vidéos, il n’est même pas besoin de rappeler le cadre légal sur la diffusion de la haine et le colportage des fausses nouvelles. En effet, nul n’est censé ignorer la loi et quand la loi frappe un malchanceux, il est toujours envoyé aux oubliettes de la condamnation pénale, malgré une habituelle agitation connue, agissant comme l’écho du bruit de ceux qui ignorent ou font semblant d’ignorer la réalité de la froide puissance institutionnelle camerounaise.
Le 06 décembre, le train des
réformes institutionnelles camerounaises arrivera sereinement en gare et
remettra le pouvoir de la décentralisation aux 10 nouveaux présidents des
régions. Ce sera la fête pour les gagnants, puis, avec leurs exécutifs
régionaux, ils se mettront au travail pour développer le pays et répondre aux
besoins urgents des populations. Le 22 Septembre, il y aura peut-être du bruit
dans le vent, car c’est dans la nature intrinsèque du bruit d’être bruyant.
Serge Mbarga Owona.