Ça commence par
merci, un mot usé qui brille comme une vieille pièce d’or dans les yeux de
Pablo Neruda. Un trésor donc, qui n’est
pas extirpé dans un sous-sol surexploité et si peu rentable pour les damnés de
la terre. Ça commence et ça ne se termine jamais heureusement. Mais
pourquoi ? Parce que ça continue pardi ! Après merci, on sourit pour
entretenir l’harmonie, dérider les rictus, perdre l’humeur maussade dans un pré
fleuri de visages réjouis, conquis par la grâce des joues pouponnes portant les
reflets étoilés bien jolis.
De quoi s’agit-il ?
Laisse mon cœur battre plus haut et baisse d’un ton l’oreille impatiente qui
n’écoute point et entend tout pourtant ! Nous sommes dans la farandole des
sens épanouis et conquis dans la désinvolture inouïe des rêves esthétiques de
Spike Lee. C’est un dialogue dans le noir de jais, les mots projetant leurs envies
sur le grand écran dithyrambique. C’est le plaisir de l’œil contemplatif, la
renaissance de l’esprit attentif aux désirs inassouvis. Faire corps avec le
temps de l’écoute, bouger avec lui dans la réflexion, le précéder dans
l’action. C’est de l’art, le septième.
C’est une musique
rythmée, des confettis d’émotions s’enlaçant sans tomber nulle part, voltigeant
au gré du saxophone espiègle de Manu Dibango, des trémolos suprêmes de John
Coltrane, c’est une envolée savamment lyrique dans la fantasia brillante de
Fela. Le corps en balancier dans la grâce des idées qui changent entre opale et
azur, la résolution est vive, entachée des seuls fleurons du bien-être sans
mesure. L’exercice n’existe pas, il est
indescriptible, omnipotent et peu regardant sur le temps. Rien ne se perd donc,
le silence qui comble les latences est cousu de fil d’or.
Le parfum qui
souffle dans l’air vient titiller la narine surprise, remonte dans le neurone conquis, projette
dans l’œil ravi des jets de bonheur reluisants. C’est un phare de jasmin sur
une côte de sable fin. Sa lumière éclaire le passé, sa présence convie à la sérénité
de l’âme quand son faisceau porte inlassablement les espoirs d’une mer calme en
corps-à-corps avec un ciel d’avenir radieux. Le vulgaire enfermé dans son
gouffre abyssal, un voile rose de Gauthier recouvre la déchéance oubliée,
précipitée dans l’antre aigre des dépits échus.
C’est bien simple.
Le raffinement est son maître-à-penser lorsque dans le vêtement aussi, la
beauté de l’âme profonde reluit sur les contours du corps portant l’étoffe
harmonieuse. Quand le chic déplie les mystères du satin conçu de main de maître
par l’artisan chérubin. On dit que la toile déchire le voile et révèle la
moelle du fin esprit. Tel Rimbaud
marchant le torse haut et les poings fermés dans les poches en éventail,
l’esthète sourit et explore les parfums de l’élégance. Le mot est dit !
Manekang
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