samedi 19 septembre 2020

Cameroun : un pays fier de pouvoirs face au pouvoir du bruit.

 Le Cameroun est un pays fier et fort.

Le premier mot du préambule de la constitution camerounaise n’est pas un mot anodin. C’est le mot « Fier ».

Que signifie être fier dans le contexte de la constitution camerounaise ? Ça signifie porter et afficher toute son histoire aux yeux du monde. Montrer qu’on est debout, qu’on trace sa voie avec assurance, détermination et qu'on avance en regardant droit devant, sans mépriser autrui et en exigeant d’autrui le réciproque respect qu’on lui accorde. Le Cameroun est un pays de femmes et d’hommes fiers, il est normal que cela fût inscrit dans le granit de notre constitution :

Dans le premier paragraphe du préambule de la constitution camerounaise, il est donc dit ce qui suit :

« Fier de sa diversité linguistique et culturelle, élément de sa personnalité nationale qu’elle contribue à enrichir, mais profondément conscient de la nécessité impérieuse de parfaire son unité, proclame solennellement qu’il constitue une seule et même nation, engagée dans le même destin et affirme sa volonté inébranlable de construire la patrie camerounaise sur la base de l’idéal de fraternité, de justice et de progrès ; »

Il ne suffit pas de clamer sa fierté d’être camerounais, mais il faut également que ce sentiment soit porté et affiché au Cameroun et au regard du monde. Nous sommes pour cela un pays indépendant, un pays autosuffisant alimentaire, un pays souverain, un pays riche de femmes et d’hommes citoyens conscients et éduqués. Une Nation dont le sol et le sous-sol, sans être des scandales géologiques nous permettent d’avoir à notre disposition toutes les ressources nécessaires à notre développement, pour le bien-être des millions de camerounais et des autres peuples frères qui s’établissent dans notre Afrique en Miniature. Nous sommes un pays qui se bâtit résolument et patiemment, construisant ses routes, ses hôpitaux, ses universités, ses centres de recherche, ses villes et son modèle républicain. Nous sommes une république unitaire décentralisée.

Notre république est un régime politique dans lequel les représentants du peuple sont élus par le peuple. Ces représentants du peuple ont à leur tête un Chef appelé Le Président de la République. Ce chef a un ensemble de pouvoirs, mais il n’est pas le seul à détenir l’ensemble des pouvoirs de la Nation. Le Cameroun est donc une république unitaire décentralisée qui élit son Président, son sénat, son parlement, ses conseillers municipaux, ses maires et bientôt ses conseillers régionaux et ses présidents de régions.

En plus des représentants élus par le peuple, le Cameroun possède un pouvoir judiciaire constitué de magistrats professionnels chargés de veiller au respect des lois et de réguler l’égalité des citoyens devant la loi. L’article 37 de la constitution du Cameroun dit :

(1) La justice est rendue sur le territoire de la République au nom du peuple camerounais.

(2) Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême, les Cours d’appel, les Tribunaux. Il est indépendant du Pouvoir exécutif et du Pouvoir législatif.

Pour garantir sa liberté et protéger sa souveraineté, une république ne compte pas uniquement sur la bonne volonté des citoyens, celle de ses pays voisins et frères ou sur l’amitié des autre Nations du monde. Le Cameroun a bâti son système de sécurité autour d’un socle de forces de défense et de sécurité professionnelles, moulées dans les valeurs d’Honneur et de Fidélité aux institutions.

Le Cameroun est un pays fort, car il s’appuie sur des institutions fortes pour tracer sa voie ; celle de la vie dans la paix, animée par l’ardeur au Travail et l’amour de la patrie.

 

Le Cameroun est un pays de pouvoirs.

Pour être président au Cameroun, il faut être rassembleur. Cette force du rassemblement se mesure dans la capacité d’union de toutes les composantes de la diversité camerounaise. Composantes politiques, sociales, culturelles, économiques, religieuses. Il faut rassembler une majorité plurielle de camerounaises et de camerounais autour d’un projet qui fédère les volontés de progrès et d’épanouissement de l’ensemble des filles et fils de la Nation. Il en fut ainsi du Père de La Nation Ahmadou Ahidjo qui eut la difficile tâche de réunir la Nation dans une période trouble d’affrontement entre les blocs communistes et capitalistes. Ahidjo était un homme à poigne, un patriote intransigeant avec les acteurs de la division du Cameroun.

Paul Biya, le successeur d’Amadou Ahidjo a bâti un projet nourri par l’expérience de son prédécesseur, avec la ferme volonté de ne jamais faillir dans la préservation de l’Unité et de la paix dans la Nation. Compte tenu de ses convictions, il a ajouté le chantier de la construction d’une démocratie solide et apaisée au Cameroun. La marche résolue de Paul Biya est celle du legs d’une république indépendante, stable, prospère dans laquelle les citoyens sont au cœur de l’action publique. La convocation des élections régionales le 06 Décembre 2020 obéit à cette logique raisonnable d’amener le pouvoir entre les mains de chaque camerounaise et de chaque camerounais intéressé par la gestion des biens communs de la maison Cameroun.

Les détenteurs du pouvoir exécutif au Cameroun obéissent donc à un morphotype intellectuel fondamental indispensable : Ce sont des citoyens qui ont du Cameroun une vision d’ensemble cohérent dans un bloc de peuples différents, complémentaires soudés par la fierté d’appartenir à une Nation singulière : Le Cameroun. Tout acteur discriminant est de facto exclu de l’ambition d’exercice du magistère suprême au Cameroun. C’est tout le sens de la sagesse de Paul Biya : « Le Cameroun sera ou ne sera pas ». Il n’y a pas d’autre voie que celle du rassemblement de tous.

Il y a certes le Cameroun administratif, celui des sous-préfets, des préfets, des gouverneurs et des divers représentants de l’administration publique, mais il y a aussi celui des élus nationaux et locaux ; sénateurs, députés, maires et bientôt présidents de régions. En plus de ce Cameroun-là, il y a un pays plus ancien, celui des représentants de la puissance culturelle, traditionnelle. C’est le Cameroun des chefs, celui des Lamibé, des Fons, C’est la Nation des dépositaires de l’immortelle civilisation africaine.

Le Cameroun est donc un pays de pouvoirs, un pays complexe qui ne se brise pas et ne se ramasse pas à la petite cuillère face aux tumultes désordonnés et malintentionnés du pouvoir du bruit. Le bruit résonne à l’intérieur et à l’extérieur de la muraille Cameroun, car c’est dans la nature intrinsèque du bruit d’être bruyant simplement.

 

Le pouvoir du bruit.

Au Cameroun, le bruit est le cinquième pouvoir. C’est le plus récent et sans doute le moins pertinent. Mais il faut en parler pour démontrer son inutilité. Il est cinquième pouvoir comme la cinquième roue du Carrosse.

Quels sont les autres pouvoirs ? L’exécutif évidemment, détenu par le Chef de l’Etat librement et démocratiquement élu qui a nommé un premier Ministre Chef du Gouvernement attelé à la titanesque tâche de concrétisation des nombreux chantiers économiques, sociaux et culturels de la Nation. Le Législatif, matérialisé par une assemblée nationale et un sénat politiquement pluriels, composés d’élus de la Nation ; femmes, hommes, jeunes de différentes sensibilités politiques républicaines. Le pouvoir judiciaire, constitué de juristes professionnels garants de la mise en œuvre de la justice dans la Nation. Il y a également le pouvoir des médias et de la société civile citoyenne, acteurs de l’information et de la promotion des droits des citoyens à s’épanouir en toute liberté, dans le respect strict des lois de la République.

Les colporteurs du bruit pensent que le pouvoir se trouve à deux endroits : dans la rue et sur les réseaux sociaux.

A la faveur des exemples de mobilisations populaires réussies dans quelques pays africains (Soudan, Tunisie, Mali), une cohorte d’agitateurs vivant au Cameroun et dans une myriade de pays étrangers se met à fantasmer sur le renversement des institutions républicaines au Cameroun.

Pendant les années de braise (1990 – 1992), le Cameroun a connu des moments bien pires dans son histoire, mais il a toujours su damer le pion aux agitateurs pour une raison simple : au Cameroun, on s’exprime dans les urnes et on gagne ou on perd dans les urnes. Il n’est peut-être pas facile de gagner dans les urnes, car il faut mobiliser massivement les votants. Mais ce n’est pas parce qu’on manque de force mobilisatrice dans les urnes qu’il faut croire que la chance sourira comme par sorcellerie dans la rue.

Le renversement des institutions dans un pays fort et structuré comme le camerounais n’est pas une affaire de marche dans la rue. Quand les conditions sécuritaires et sanitaires le permettent, la République permet même aux marcheurs de se muscler les jambes autant qu’ils le souhaitent, tant que la marche ne cache pas une insidieuse volonté de susciter des affrontements violents dans le but de semer le chaos générateur de tous les pièges pernicieux contre la paix et la stabilité de la Nation.

Le pouvoir ne se trouve pas non plus dans les réseaux sociaux. En effet, si à la faveur des évolutions technologiques, les citoyens camerounais vivant au Cameroun et ceux de la diaspora peuvent communiquer plus rapidement et plus facilement, certains malicieux colporteurs du bruit ont cru pouvoir utiliser les médias sociaux comme une tribune de diffusion de la manipulation, du mensonge, de la haine et du tintamarre agressif destiné à tromper la quiétude des citoyens. Malheureusement pour les colporteurs du bruit, le vote démocratique majoritaire ne se décrète pas dans les vues ou les commentaires sur Facebook, les vidéos incendiaires ou les messages aguicheurs imbus d’une volonté manifeste de diviser les citoyens. Pour tous ceux qui fantasment sur le renversement des Institutions ou la mobilisation des individus grâce à la manipulation des images, des messages et des vidéos, il n’est même pas besoin de rappeler le cadre légal sur la diffusion de la haine et le colportage des fausses nouvelles. En effet, nul n’est censé ignorer la loi et quand la loi frappe un malchanceux, il est toujours envoyé aux oubliettes de la condamnation pénale, malgré une habituelle agitation connue, agissant comme l’écho du bruit de ceux qui ignorent ou font semblant d’ignorer la réalité de la froide puissance institutionnelle camerounaise.

 

Le 06 décembre, le train des réformes institutionnelles camerounaises arrivera sereinement en gare et remettra le pouvoir de la décentralisation aux 10 nouveaux présidents des régions. Ce sera la fête pour les gagnants, puis, avec leurs exécutifs régionaux, ils se mettront au travail pour développer le pays et répondre aux besoins urgents des populations. Le 22 Septembre, il y aura peut-être du bruit dans le vent, car c’est dans la nature intrinsèque du bruit d’être bruyant.

 

Serge Mbarga Owona.

mardi 8 septembre 2020

Les élections régionales du 6 décembre 2020 au Cameroun. Une belle opportunité populaire pour consolider la Nation décentralisée, Unitaire.

Dans 3 mois, le 06 Décembre 2020, le Cameroun élira ses conseillers régionaux.

C’est quoi un conseiller régional ?

Dans la loi camerounaise sur les collectivités territoriales décentralisées, publiée le 24 décembre 2019, il est rappelé que la décentralisation traduit le transfert par l’Etat de compétences particulières et de moyens appropriés aux collectivités territoriales. Ces collectivités territoriales sont la commune et la région.

 Le 09 Février, les élections communales ou municipales se sont tenues dans l’ensemble du pays. Des conseillers municipaux et des maires de communes ont été élus. Ils exercent actuellement leurs activités au service de la collectivité nationale pour le bien-être de tous les citoyens. Les scrutins régionaux du 06 Décembre permettront l’élection des conseillers régionaux, puis des exécutifs de chaque région. Président du conseil Régional, Premier Vice-Président etc.

Un conseiller régional est un élu local. Il est soit un délégué du département élu par les conseillers municipaux, soit un représentant du commandement traditionnel élu par les chefs traditionnels.

 

A quoi sert la région ?

La région est une collectivité territoriale constituée de plusieurs départements. Elle est investie d’une mission de progrès économique et social des citoyens. L’élection des conseils régionaux et des exécutifs régionaux permettra la mise en œuvre concrète du transfert des compétences de l’Etat vers les régions. C’est la dernière brique de notre projet national de décentralisation.

La région récupère les compétences suivantes de la part de l’Etat : le développement économique, la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, la planification, l’aménagement du territoire régional, les travaux publics, la gestion de l’urbanisme et de l’habitat ; le développement de la santé et des actions sociales, le développement éducatif, sportif et culturel ; la promotion des langues nationales.

Les organes qui administrent la région sont constitués par le conseil régional et le président du conseil régional. Le conseil régional propose et délibère. Le président du conseil régional est l’Exécutif de la région. Il est assisté par un bureau du conseil régional élu en même temps que lui au sein du Conseil Régional. Le Conseil Régional se réunit une fois par trimestre. Ses séances sont publiques, sauf lorsque la majorité absolue de ses membres en décide autrement.

 

Que sommes-nous en train de bâtir au Cameroun ?

Notre texte fondamental, la constitution indique que nous sommes un Etat Unitaire, décentralisé. La volonté du Chef de l’Etat est d’accélérer la mise en place de ces structures de gestion démocratique de notre pays au plus près des préoccupations de chaque citoyen. La décentralisation c’est en effet le rapprochement des organes de décision au plus près des citoyens et la contribution forte des citoyens dans la gestion des affaires de la cité.

Avec la mise en place des exécutifs régionaux, le Chef de l’Etat met en œuvre le respect de ses engagements pris devant le peuple camerounais souverain: parachever le processus de mise en place des institutions prévues dans la constitution. Après l’élection des exécutifs communaux, la mise en place des exécutifs régionaux sera le deuxième et dernier échelon des collectivités territoriales décentralisées dans notre pays.

C’est un temps historique de construction de notre pays que nous vivons en ce moment. A travers notre décentralisation, le peuple camerounais mature, conscient, responsable et souverain prend son destin en main en s’impliquant de façon responsable dans la gestion des affaires publiques.

L’organisation des élections régionales permet également de mettre en œuvre le statut spécial conféré aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de notre pays. Ce statut spécial est une recommandation du Grand Dialogue National, un moment qui restera dans l’histoire comme un point culminant de discussion entre camerounais issus de tous les horizons afin de proposer des solutions à leurs problèmes.

 

Ne nous laissons pas distraire

Notre pays le Cameroun a entamé un processus électoral décisif pour l’affirmation forte et la consolidation sans faiblesse de son ancrage démocratique et républicain. Ce processus a débuté en mars 2018 avec l’élection de nos 100 sénateurs, représentant nos 10 régions à raison de 10 sénateurs par région. Nous avons ensuite élu notre Chef de l’Etat au cours de l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018. Le 09 Février 2019, il y eut le double scrutin législatif et municipal. 180 députés furent élus, ainsi que 360 exécutifs communaux dans les communes d’arrondissement. En accord avec les recommandations du Grand Dialogue National, les exécutifs de 14 communautés urbaines furent également élus par les conseillers municipaux à la suite des élections municipales.

 

Au cours du double scrutin législatif et municipal du 09 Février 2020, de nouvelles forces politiques firent leur entrée avec brio et prirent des responsabilités au Parlement et dans les communes. En décembre, nous parachevons notre volonté de bâtir une Nation aux institutions démocratiques fortes et plus proches des citoyens. C’est une belle œuvre de construction Nationale que nous sommes en train de parachever. Ne nous laissons pas distraire.

Nous ne nous laisserons pas distraire, car la construction d’une démocratie forte est une œuvre de longue haleine et nous avons déjà posé les jalons les plus importants de cette belle œuvre. Notre processus de décentralisation est la matérialisation de la volonté du chef de l’Etat Paul Biya de répondre aux aspirations profondes du peuple camerounais souverain pour une démocratie dans laquelle les citoyens choisissent tous leurs élus, mais en plus, participent à la gestion de la cité.

Certains partis politiques ont semble-t-il choisi de boycotter ce sommet du parachèvement de notre processus de transfert des compétences au plus près des citoyens. La question qui se pose est de savoir si le boycott ne leur donne pas une caisse de résonance pour un scrutin où leurs chances de succès sont faibles, compte tenu du mode d’élection des conseillers régionaux. Il faut en effet avoir un nombre suffisant de conseillers municipaux et de représentants de l’autorité traditionnelle partageant ses convictions pour gagner la gestion des conseils régionaux.

 

Quant aux adeptes inconséquents des troubles à l’ordre public, du désordre, des instigations insurrectionnelles, des fantasmagories sur la décapitation des institutions républicaines et des tentatives de destruction de notre édifice démocratique patiemment construit, il est évident que le peuple et ses représentants ne se laisseront pas distraire, mais bien plus : une démocratie forte s’accompagne de moyens de protection des libertés démocratiques forts, dont la liberté de voter.

 

Serge Mbarga Owona