lundi 28 décembre 2020

2021 : Une année mathématiquement remarquable.

 Introduction :

 Albert Einstein disait : « Si vous ne pouvez pas l'expliquer simplement, c'est que vous ne le comprenez pas assez bien. »

 Je vais expliquer simplement pourquoi 2021 est une année mathématiquement remarquable.

Le but de cet article est pédagogique. Montrer qu’une observation mathématique peut mener à deux choses :

  1. Déterminer les caractéristiques mathématiques d'un objet quelconque. Ici l’objet c’est le nombre 2021.
  2. Montrer comment on peut utiliser une notion mathématique pour caractériser un objet.

 

Questions préliminaires :

Ce lundi matin 28 décembre 2020, alors que les nouvelles étaient mauvaises à cause d’une multitude d’accidents mortels survenus la veille au Cameroun, je pensais à l’année 2021 en me demandant ce qu’elle apporterait de mieux par rapport 2020.

Sur le plan sanitaire, 2020 fut une année catastrophique à cause de la pandémie du Corona virus qui tua beaucoup de monde.

Pendant que je pensais aux perspectives de 2021, je notai que les deux derniers chiffres de cette année à savoir « 2 » et « 1 » correspondent également à la valeur numérique de notre siècle actuel ; le 21e siècle.

Alors, je me posai la question suivante : L’année 2021 correspond-elle à une série d’années dont les deux derniers chiffres ont la valeur de leur siècle ?

Je pris quelques exemples :

·         Au 18e siècle, quelle fut l’année dont les 2 derniers chiffres donnent le nombre 18 de ce siècle ? Je trouvai 1718.

·         Au 15e siècle, quelle fut l’année dont les 2 derniers chiffres donnent le nombre 15 de ce siècle ? Je trouvai 1415.

·         Au 3e siècle, quelle fut l’année dont les 2 derniers chiffres donnent le nombre 03 de ce siècle ? Je trouvai 203.

Ayant trouvé cet échantillon d’année, je me demandai s’il était possible de trouver une expression générale caractérisant l’écriture des années dont les deux derniers chiffres correspondent à leur siècle.

 

La question générale est donc la suivante :

Existe-t-il une expression mathématique permettant de trouver l’année dont les deux derniers chiffres ont la valeur de son siècle ?

En d’autres termes, on a donc comme donnée le siècle et comme inconnue une année. Ou encore en prenant un siècle quelconque, peut-on rapidement trouver l’année dont les deux derniers chiffres correspondent à la valeur de ce siècle ?

 

Les mathématiques entrèrent donc en jeu…

Détermination de la première année de chaque siècle :

Je me posai la série de questions suivantes :

Quelle est la première année du siècle 1 ? L’an 0.

Quelle est la première année du siècle 2 ? L’an 100.

Quelle est la première année du siècle 3 ? L’an 200.

Quelle est la première année du 20e siècle ? L’an 1900.

Quelle est la première année du 21e siècle ? L’an 2000.

 

En généralisant la question, elle devient : Quelle est la première année du siècle n ? On en déduit la formule suivante : La première année du siècle « n » est l’an « p » avec p = (n-1) x 100.

n est un entier naturel qui varie entre 1 et l’infini.

P est un entier naturel qui varie entre 0 et l’infini.

J’ai donc trouvé l’écriture générale de la première année de chaque siècle. p = (n-1) x 100.

 

Création de la notion d’Année Cible :

Ayant déterminé la première année de chaque siècle, par une réflexion déductive, je note quelques années qui correspondent à la définition d’une année dont les deux derniers chiffres ont la valeur de son siècle. J’appelle ces année-là des Années Cibles. C’est-à-dire des années qui potentiellement peuvent correspondre aux années dont je cherche à établir l’écriture générale et la relation entre elles si-possible.

Année cible 1er siècle : 01

Année cible 2e siècle : 102

Année cible 19e siècle : 1819 = 1800 +19

Année cible 20e siècle : 1920 = 1900 + 20

Année cible 21e siècle : 2021 = 2000 + 21

Année cible 22e siècle : 2122 = 2100 + 22

 

Les écritures précédentes me permettent donc de déduire que l’Année Cible d’un siècle quelconque que j’appelle « n » est la somme de la première année du siècle + n. Or j’ai précédemment nommé « p » la première année de chaque siècle.

J’obtiens donc la formule suivante :

Année Cible du siècle n = Première année du siècle + n = P + n

 

En développant simplement cette expression avec la valeur de p trouvée précédemment, j’obtiens l’expression suivante :

Année Cible du siècle n = (n-1) x 100 + n = n x 100 - 100 + n

= (100 + 1) x n - 100

= 101 x n - 100

L’expression (101 x n – 100) ayant la forme d’une notion mathématique qui s’appelle « une suite », je l’appelle donc Un.

Ainsi, l’année Cible d’un siècle n s’écrit Un avec U le symbole d’une suite et n un entier naturel qui varie entre 1 et l’infini. « n » est un chiffre représentant la valeur du siècle. Exemple : 1er siècle, n=1, 15e siècle, n=15, 99e siècle, n=99.

 

Dans l’expression générale de l’Année Cible, je retrouve le terme général d’une suite arithmétique qui s’écrit Un = a + (n – n0) x r. Dans notre cas, Un = 1 + ( n – 1 ) x 101.

Dans l’expression a + (n – n0) x r ; a est appelé le premier terme de la suite et « r » est appelé la « raison » de la suite.

L’expression de l’Année Cible est donc une suite arithmétique dont le premier terme est 1. Et la raison est 101.

En effectuant une soustraction entre deux termes consécutifs Un+1 et Un de la suite, on obtient le calcul suivant :

 

Un+1 = 101 * (n+1) - 100 = 101 * n + 101 - 100 = 101 * n - 100 + 101 = Un + 101.

Et on trouve bien que Un+1 = Un + 101.

 

Conclusion :

2021 est une année dont les deux derniers chiffres « 2 » et « 1 » mis en semble forment le nombre « 21 ». 21 est la valeur numérique de notre siècle actuel, le 21e siècle.

Des années comme 2021, nous en avons tous les 101 ans. C’est ce que nous montre l’expression mathématique Un+1 = Un + 101. On dit donc que la périodicité de nos Années Cibles est de 101 ans.

 

En tant qu’année dont la valeur du siècle figure dans les deux derniers chiffres, 2021 est une année similaire à l’an 1 de notre ère. C’est fascinant !

La prochaine fois qu’il y aura une telle année, ce sera en 2122 au 22e siècle.

2021 est une année qui contient la valeur de son siècle. Poétiquement je l’appellerai donc une année Obissep. Obissep est composé des deux mots en langue éwondo obi (signifiant qui contient) et issep signifiant (siècle).

Vive 2021 ! Et vivement 2021…

 

Serge Mbarga Owona.

Mathématicien, écrivain, Poète.

samedi 19 septembre 2020

Cameroun : un pays fier de pouvoirs face au pouvoir du bruit.

 Le Cameroun est un pays fier et fort.

Le premier mot du préambule de la constitution camerounaise n’est pas un mot anodin. C’est le mot « Fier ».

Que signifie être fier dans le contexte de la constitution camerounaise ? Ça signifie porter et afficher toute son histoire aux yeux du monde. Montrer qu’on est debout, qu’on trace sa voie avec assurance, détermination et qu'on avance en regardant droit devant, sans mépriser autrui et en exigeant d’autrui le réciproque respect qu’on lui accorde. Le Cameroun est un pays de femmes et d’hommes fiers, il est normal que cela fût inscrit dans le granit de notre constitution :

Dans le premier paragraphe du préambule de la constitution camerounaise, il est donc dit ce qui suit :

« Fier de sa diversité linguistique et culturelle, élément de sa personnalité nationale qu’elle contribue à enrichir, mais profondément conscient de la nécessité impérieuse de parfaire son unité, proclame solennellement qu’il constitue une seule et même nation, engagée dans le même destin et affirme sa volonté inébranlable de construire la patrie camerounaise sur la base de l’idéal de fraternité, de justice et de progrès ; »

Il ne suffit pas de clamer sa fierté d’être camerounais, mais il faut également que ce sentiment soit porté et affiché au Cameroun et au regard du monde. Nous sommes pour cela un pays indépendant, un pays autosuffisant alimentaire, un pays souverain, un pays riche de femmes et d’hommes citoyens conscients et éduqués. Une Nation dont le sol et le sous-sol, sans être des scandales géologiques nous permettent d’avoir à notre disposition toutes les ressources nécessaires à notre développement, pour le bien-être des millions de camerounais et des autres peuples frères qui s’établissent dans notre Afrique en Miniature. Nous sommes un pays qui se bâtit résolument et patiemment, construisant ses routes, ses hôpitaux, ses universités, ses centres de recherche, ses villes et son modèle républicain. Nous sommes une république unitaire décentralisée.

Notre république est un régime politique dans lequel les représentants du peuple sont élus par le peuple. Ces représentants du peuple ont à leur tête un Chef appelé Le Président de la République. Ce chef a un ensemble de pouvoirs, mais il n’est pas le seul à détenir l’ensemble des pouvoirs de la Nation. Le Cameroun est donc une république unitaire décentralisée qui élit son Président, son sénat, son parlement, ses conseillers municipaux, ses maires et bientôt ses conseillers régionaux et ses présidents de régions.

En plus des représentants élus par le peuple, le Cameroun possède un pouvoir judiciaire constitué de magistrats professionnels chargés de veiller au respect des lois et de réguler l’égalité des citoyens devant la loi. L’article 37 de la constitution du Cameroun dit :

(1) La justice est rendue sur le territoire de la République au nom du peuple camerounais.

(2) Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême, les Cours d’appel, les Tribunaux. Il est indépendant du Pouvoir exécutif et du Pouvoir législatif.

Pour garantir sa liberté et protéger sa souveraineté, une république ne compte pas uniquement sur la bonne volonté des citoyens, celle de ses pays voisins et frères ou sur l’amitié des autre Nations du monde. Le Cameroun a bâti son système de sécurité autour d’un socle de forces de défense et de sécurité professionnelles, moulées dans les valeurs d’Honneur et de Fidélité aux institutions.

Le Cameroun est un pays fort, car il s’appuie sur des institutions fortes pour tracer sa voie ; celle de la vie dans la paix, animée par l’ardeur au Travail et l’amour de la patrie.

 

Le Cameroun est un pays de pouvoirs.

Pour être président au Cameroun, il faut être rassembleur. Cette force du rassemblement se mesure dans la capacité d’union de toutes les composantes de la diversité camerounaise. Composantes politiques, sociales, culturelles, économiques, religieuses. Il faut rassembler une majorité plurielle de camerounaises et de camerounais autour d’un projet qui fédère les volontés de progrès et d’épanouissement de l’ensemble des filles et fils de la Nation. Il en fut ainsi du Père de La Nation Ahmadou Ahidjo qui eut la difficile tâche de réunir la Nation dans une période trouble d’affrontement entre les blocs communistes et capitalistes. Ahidjo était un homme à poigne, un patriote intransigeant avec les acteurs de la division du Cameroun.

Paul Biya, le successeur d’Amadou Ahidjo a bâti un projet nourri par l’expérience de son prédécesseur, avec la ferme volonté de ne jamais faillir dans la préservation de l’Unité et de la paix dans la Nation. Compte tenu de ses convictions, il a ajouté le chantier de la construction d’une démocratie solide et apaisée au Cameroun. La marche résolue de Paul Biya est celle du legs d’une république indépendante, stable, prospère dans laquelle les citoyens sont au cœur de l’action publique. La convocation des élections régionales le 06 Décembre 2020 obéit à cette logique raisonnable d’amener le pouvoir entre les mains de chaque camerounaise et de chaque camerounais intéressé par la gestion des biens communs de la maison Cameroun.

Les détenteurs du pouvoir exécutif au Cameroun obéissent donc à un morphotype intellectuel fondamental indispensable : Ce sont des citoyens qui ont du Cameroun une vision d’ensemble cohérent dans un bloc de peuples différents, complémentaires soudés par la fierté d’appartenir à une Nation singulière : Le Cameroun. Tout acteur discriminant est de facto exclu de l’ambition d’exercice du magistère suprême au Cameroun. C’est tout le sens de la sagesse de Paul Biya : « Le Cameroun sera ou ne sera pas ». Il n’y a pas d’autre voie que celle du rassemblement de tous.

Il y a certes le Cameroun administratif, celui des sous-préfets, des préfets, des gouverneurs et des divers représentants de l’administration publique, mais il y a aussi celui des élus nationaux et locaux ; sénateurs, députés, maires et bientôt présidents de régions. En plus de ce Cameroun-là, il y a un pays plus ancien, celui des représentants de la puissance culturelle, traditionnelle. C’est le Cameroun des chefs, celui des Lamibé, des Fons, C’est la Nation des dépositaires de l’immortelle civilisation africaine.

Le Cameroun est donc un pays de pouvoirs, un pays complexe qui ne se brise pas et ne se ramasse pas à la petite cuillère face aux tumultes désordonnés et malintentionnés du pouvoir du bruit. Le bruit résonne à l’intérieur et à l’extérieur de la muraille Cameroun, car c’est dans la nature intrinsèque du bruit d’être bruyant simplement.

 

Le pouvoir du bruit.

Au Cameroun, le bruit est le cinquième pouvoir. C’est le plus récent et sans doute le moins pertinent. Mais il faut en parler pour démontrer son inutilité. Il est cinquième pouvoir comme la cinquième roue du Carrosse.

Quels sont les autres pouvoirs ? L’exécutif évidemment, détenu par le Chef de l’Etat librement et démocratiquement élu qui a nommé un premier Ministre Chef du Gouvernement attelé à la titanesque tâche de concrétisation des nombreux chantiers économiques, sociaux et culturels de la Nation. Le Législatif, matérialisé par une assemblée nationale et un sénat politiquement pluriels, composés d’élus de la Nation ; femmes, hommes, jeunes de différentes sensibilités politiques républicaines. Le pouvoir judiciaire, constitué de juristes professionnels garants de la mise en œuvre de la justice dans la Nation. Il y a également le pouvoir des médias et de la société civile citoyenne, acteurs de l’information et de la promotion des droits des citoyens à s’épanouir en toute liberté, dans le respect strict des lois de la République.

Les colporteurs du bruit pensent que le pouvoir se trouve à deux endroits : dans la rue et sur les réseaux sociaux.

A la faveur des exemples de mobilisations populaires réussies dans quelques pays africains (Soudan, Tunisie, Mali), une cohorte d’agitateurs vivant au Cameroun et dans une myriade de pays étrangers se met à fantasmer sur le renversement des institutions républicaines au Cameroun.

Pendant les années de braise (1990 – 1992), le Cameroun a connu des moments bien pires dans son histoire, mais il a toujours su damer le pion aux agitateurs pour une raison simple : au Cameroun, on s’exprime dans les urnes et on gagne ou on perd dans les urnes. Il n’est peut-être pas facile de gagner dans les urnes, car il faut mobiliser massivement les votants. Mais ce n’est pas parce qu’on manque de force mobilisatrice dans les urnes qu’il faut croire que la chance sourira comme par sorcellerie dans la rue.

Le renversement des institutions dans un pays fort et structuré comme le camerounais n’est pas une affaire de marche dans la rue. Quand les conditions sécuritaires et sanitaires le permettent, la République permet même aux marcheurs de se muscler les jambes autant qu’ils le souhaitent, tant que la marche ne cache pas une insidieuse volonté de susciter des affrontements violents dans le but de semer le chaos générateur de tous les pièges pernicieux contre la paix et la stabilité de la Nation.

Le pouvoir ne se trouve pas non plus dans les réseaux sociaux. En effet, si à la faveur des évolutions technologiques, les citoyens camerounais vivant au Cameroun et ceux de la diaspora peuvent communiquer plus rapidement et plus facilement, certains malicieux colporteurs du bruit ont cru pouvoir utiliser les médias sociaux comme une tribune de diffusion de la manipulation, du mensonge, de la haine et du tintamarre agressif destiné à tromper la quiétude des citoyens. Malheureusement pour les colporteurs du bruit, le vote démocratique majoritaire ne se décrète pas dans les vues ou les commentaires sur Facebook, les vidéos incendiaires ou les messages aguicheurs imbus d’une volonté manifeste de diviser les citoyens. Pour tous ceux qui fantasment sur le renversement des Institutions ou la mobilisation des individus grâce à la manipulation des images, des messages et des vidéos, il n’est même pas besoin de rappeler le cadre légal sur la diffusion de la haine et le colportage des fausses nouvelles. En effet, nul n’est censé ignorer la loi et quand la loi frappe un malchanceux, il est toujours envoyé aux oubliettes de la condamnation pénale, malgré une habituelle agitation connue, agissant comme l’écho du bruit de ceux qui ignorent ou font semblant d’ignorer la réalité de la froide puissance institutionnelle camerounaise.

 

Le 06 décembre, le train des réformes institutionnelles camerounaises arrivera sereinement en gare et remettra le pouvoir de la décentralisation aux 10 nouveaux présidents des régions. Ce sera la fête pour les gagnants, puis, avec leurs exécutifs régionaux, ils se mettront au travail pour développer le pays et répondre aux besoins urgents des populations. Le 22 Septembre, il y aura peut-être du bruit dans le vent, car c’est dans la nature intrinsèque du bruit d’être bruyant.

 

Serge Mbarga Owona.

mardi 8 septembre 2020

Les élections régionales du 6 décembre 2020 au Cameroun. Une belle opportunité populaire pour consolider la Nation décentralisée, Unitaire.

Dans 3 mois, le 06 Décembre 2020, le Cameroun élira ses conseillers régionaux.

C’est quoi un conseiller régional ?

Dans la loi camerounaise sur les collectivités territoriales décentralisées, publiée le 24 décembre 2019, il est rappelé que la décentralisation traduit le transfert par l’Etat de compétences particulières et de moyens appropriés aux collectivités territoriales. Ces collectivités territoriales sont la commune et la région.

 Le 09 Février, les élections communales ou municipales se sont tenues dans l’ensemble du pays. Des conseillers municipaux et des maires de communes ont été élus. Ils exercent actuellement leurs activités au service de la collectivité nationale pour le bien-être de tous les citoyens. Les scrutins régionaux du 06 Décembre permettront l’élection des conseillers régionaux, puis des exécutifs de chaque région. Président du conseil Régional, Premier Vice-Président etc.

Un conseiller régional est un élu local. Il est soit un délégué du département élu par les conseillers municipaux, soit un représentant du commandement traditionnel élu par les chefs traditionnels.

 

A quoi sert la région ?

La région est une collectivité territoriale constituée de plusieurs départements. Elle est investie d’une mission de progrès économique et social des citoyens. L’élection des conseils régionaux et des exécutifs régionaux permettra la mise en œuvre concrète du transfert des compétences de l’Etat vers les régions. C’est la dernière brique de notre projet national de décentralisation.

La région récupère les compétences suivantes de la part de l’Etat : le développement économique, la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, la planification, l’aménagement du territoire régional, les travaux publics, la gestion de l’urbanisme et de l’habitat ; le développement de la santé et des actions sociales, le développement éducatif, sportif et culturel ; la promotion des langues nationales.

Les organes qui administrent la région sont constitués par le conseil régional et le président du conseil régional. Le conseil régional propose et délibère. Le président du conseil régional est l’Exécutif de la région. Il est assisté par un bureau du conseil régional élu en même temps que lui au sein du Conseil Régional. Le Conseil Régional se réunit une fois par trimestre. Ses séances sont publiques, sauf lorsque la majorité absolue de ses membres en décide autrement.

 

Que sommes-nous en train de bâtir au Cameroun ?

Notre texte fondamental, la constitution indique que nous sommes un Etat Unitaire, décentralisé. La volonté du Chef de l’Etat est d’accélérer la mise en place de ces structures de gestion démocratique de notre pays au plus près des préoccupations de chaque citoyen. La décentralisation c’est en effet le rapprochement des organes de décision au plus près des citoyens et la contribution forte des citoyens dans la gestion des affaires de la cité.

Avec la mise en place des exécutifs régionaux, le Chef de l’Etat met en œuvre le respect de ses engagements pris devant le peuple camerounais souverain: parachever le processus de mise en place des institutions prévues dans la constitution. Après l’élection des exécutifs communaux, la mise en place des exécutifs régionaux sera le deuxième et dernier échelon des collectivités territoriales décentralisées dans notre pays.

C’est un temps historique de construction de notre pays que nous vivons en ce moment. A travers notre décentralisation, le peuple camerounais mature, conscient, responsable et souverain prend son destin en main en s’impliquant de façon responsable dans la gestion des affaires publiques.

L’organisation des élections régionales permet également de mettre en œuvre le statut spécial conféré aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de notre pays. Ce statut spécial est une recommandation du Grand Dialogue National, un moment qui restera dans l’histoire comme un point culminant de discussion entre camerounais issus de tous les horizons afin de proposer des solutions à leurs problèmes.

 

Ne nous laissons pas distraire

Notre pays le Cameroun a entamé un processus électoral décisif pour l’affirmation forte et la consolidation sans faiblesse de son ancrage démocratique et républicain. Ce processus a débuté en mars 2018 avec l’élection de nos 100 sénateurs, représentant nos 10 régions à raison de 10 sénateurs par région. Nous avons ensuite élu notre Chef de l’Etat au cours de l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018. Le 09 Février 2019, il y eut le double scrutin législatif et municipal. 180 députés furent élus, ainsi que 360 exécutifs communaux dans les communes d’arrondissement. En accord avec les recommandations du Grand Dialogue National, les exécutifs de 14 communautés urbaines furent également élus par les conseillers municipaux à la suite des élections municipales.

 

Au cours du double scrutin législatif et municipal du 09 Février 2020, de nouvelles forces politiques firent leur entrée avec brio et prirent des responsabilités au Parlement et dans les communes. En décembre, nous parachevons notre volonté de bâtir une Nation aux institutions démocratiques fortes et plus proches des citoyens. C’est une belle œuvre de construction Nationale que nous sommes en train de parachever. Ne nous laissons pas distraire.

Nous ne nous laisserons pas distraire, car la construction d’une démocratie forte est une œuvre de longue haleine et nous avons déjà posé les jalons les plus importants de cette belle œuvre. Notre processus de décentralisation est la matérialisation de la volonté du chef de l’Etat Paul Biya de répondre aux aspirations profondes du peuple camerounais souverain pour une démocratie dans laquelle les citoyens choisissent tous leurs élus, mais en plus, participent à la gestion de la cité.

Certains partis politiques ont semble-t-il choisi de boycotter ce sommet du parachèvement de notre processus de transfert des compétences au plus près des citoyens. La question qui se pose est de savoir si le boycott ne leur donne pas une caisse de résonance pour un scrutin où leurs chances de succès sont faibles, compte tenu du mode d’élection des conseillers régionaux. Il faut en effet avoir un nombre suffisant de conseillers municipaux et de représentants de l’autorité traditionnelle partageant ses convictions pour gagner la gestion des conseils régionaux.

 

Quant aux adeptes inconséquents des troubles à l’ordre public, du désordre, des instigations insurrectionnelles, des fantasmagories sur la décapitation des institutions républicaines et des tentatives de destruction de notre édifice démocratique patiemment construit, il est évident que le peuple et ses représentants ne se laisseront pas distraire, mais bien plus : une démocratie forte s’accompagne de moyens de protection des libertés démocratiques forts, dont la liberté de voter.

 

Serge Mbarga Owona

 

 

lundi 13 avril 2020

Abandons coupables, i love you

Les lumières d’Obala, Londres, Doha, Douala ou Paris brillent d’un même éclat pour certains yeux grands ouverts. L’éclat des plaisirs de l’instant, assouvis sans vergogne à la conquête de l’oubli. Un seul impératif : la position de l’individu dans les couloirs exigus du bavardage. La course est folle, rude, superbement inutile et fait fi du devoir de partage, de l’exigence d’un mieux être collectif. Une compilation ingrate de paramètres insignifiants rythme un quotidien volage. Un dîner aux chandelles, une fiancée virtuelle, un virement mensuel, un déhanchement consensuel. L’épanouissement personnel, l’enrichissement individuel ne sauraient souffrir l’insolence d’une brique à poser sur l’interminable piste  du développement.

Une seule vie à griller entre deux averses, le puits profond des rêves inconséquents ne devrait l’éteindre. Un meilleur quotidien pour les humbles, les sans-diplômes, les impotents de la relation haut perchée, palabre de basse finance. On est déjà assez miraculeusement intelligent, exceptionnellement travailleur. Noyer ses opportunités d’élection dans le monde, les pertes de temps infantiles sur des jeux perdants seront vite balayées. Peu nombreux sont ceux qui comptent, il est urgent de s’en approcher un bout, l’horizon est vite englouti par tous les assoiffés de la honte.  

La gymnastique n’est que cérébrale, donc accessible. Les frontières n’existent plus, les lois sont les mêmes pour tous. L’organisation économique et sociale est guidée par des exigences scientifiques avérées. Il suffit de comprendre, de s’adapter, de contourner ou de décamper. Les esprits virevoltants embrassent tous les courants, de vrais cerfs-volants.

Le gouvernement multinational, impartial et d’une froide application, est reconnaissant de mon adaptabilité, de ma haute efficacité, de ma mobilité polyvalente. Les seules lois recevables sont les pages de mon précieux sésame paraphé de mes initiales. Aucun sacrifice n’est excessif, tous les flétrissements confortant mon carnet de chèques sont de bon aloi. La ristourne à flamber bruyamment sur les velours engraissés de la discothèque à la mode, le dernier costume chic des couturiers italiens, une carte de visite propice à tous les ridicules superbes. Le lumineux éclat de cette mégapole, un paradis sur terre. Au sommet de chaque tour, un mandarin mobilisé à la sauvegarde prospère de sa cité. Et le magnifique s’engonce dans une mission taillée sur mesure. L’amuseur compétitif roule, brûle, écume, puis s’évanouit.

Interrogation, dénonciation et riposte ignorent les ombrages inconsistants de la sensiblerie affectueuse. Il s’agit d’œuvrer à l’excellence d’une esthétique de l’audace créatrice de mieux-être. Le fier étalage de l’illustre inutilité, le souci de la représentation à toutes les strates exotiques menant aux cimes précaires est source de questionnement. Quelles représentations pour quels intérêts défendus? Une preuve à peine nécessaire qu’une cervelle en vaudrait peut-être une autre, la culture en moins.

Entre deux discussions sur la réorganisation d’une filiale congolaise, la recette d’un bon plat de ndolè en introduction à l’exotisme du partage des différences. Des décideurs incompétents dans une république fruitière pour preuve d’une singulière réussite. Quand de la médiocrité d’une mafia tentaculaire jaillissent des esprits espiègles, les novateurs de l’esquive. Un vrai désastre. 

 Et Dieu remercié, aucun besoin jamais ressenti d’une bande d’incapables. Une vision toute villageoise des réalités économiques, un sceptre de bois posé sur un monde enflammé. Aucune chance d’en réchapper.
Le rire pour vertu contre les aberrations quotidiennes. Les technologies à l’évolution desquelles je contribue et dont la maîtrise essentielle du clic ne m’est indifférente m’abreuvent de nouvelles croustillantes. Transporté dans les rues étroites et insalubres, les palais fantasques d’un mouvement d’index surexcité. Des femmes accouchant dans la douleur et mourant dans l’indifférence, des enfants formés par milliers à l’obscène école de la rue. Une espérance de vie plombée à cinquante-cinq ans. De simples manifestations d’un monde cruel, aucune raison de cracher sur sa chance. La bénédiction du tout-puissant célébrée, une haute intelligence méritée, une persévérance et des compétences affirmées. Toujours, l’enfer brûlera à mille lieues de ma cheminée. 

Je vous comprends, chers souffreteux, nous vibrons d’ailleurs tous pour de nouveaux exploits des Lions indomptables, et ce n’est pas rien. Votre misère, c’est la méconnaissance du mot effort. Apprenez à vous ouvrir aux réalités du monde, suivez nos modèles d’indépendance, ils ne sont pas inaccessibles. Choisissez bien votre voie, je vous conseille fortement la nôtre, celle des nouveaux citoyens du monde. Le temps passé en hésitations ne sera jamais rattrapé. La survie individuelle est tout. Reniez, puis oubliez la morbide nation. Elle ne vous offre qu’une vie minable au milieu d’individus à la morale douteuse, plombés par une dalle de difficultés insolubles. 

Mon papa, le colonel de la 10ème compagnie du 1er bataillon du génie de leur armée est très fier. Son digne représentant, dans mon bureau de verre se porte bien. Il n’a jamais oublié les brimades de son professeur de philosophie au lycée national. Et je rigole bruyamment de satisfaction, lorsque Charles Lancaster, mon collègue, requiert mon avis autorisé sur le nouvel algorithme d’optimisation des Process. C’est qu’il a souvent l’esprit si peu agile, le cher ami Lan, mais c’est un bon copain, il a toujours la bonne blague pour détendre l’atmosphère au restaurant d’entreprise. Et surtout, ses connaissances en mandarin sont indispensables. Le sous-traitant chinois est dur en affaire.

Il était déjà mal parti ce pays, à l’époque où papa offrit une nationalité internationale à mes frères et moi. Un visionnaire le vieux. Idéaliste aussi. Une fois son diplôme obtenu à l’école de guerre il plia bagage. Notre avenir était tout tracé. Précis tel une carte d’état-major. Pauvre pays maudit, l’agonie est interminable. Qu’il crève pour de bon. Dieu merci, mon intelligence est une arme imparable. Je suis à la hauteur de tous les défis du monde.  De toute façon, il faudrait tout brûler sur place, une guerre sauvage. Et de toute façon les plus résistants survivront, une véritable sélection par les armes. Puis, de toute façon la phase de reconstruction pourra s’ébranler. Créer des routes, des ponts, redessiner les villes. Il faudrait construire quelques grands centres commerciaux. Le divertissement et le gavage des miséreux est indispensable à l’évolution des mentalités. De toute façon les métiers artistiques sont à encourager. Il me tarde de voir plus de Camerounais jouant les premiers rôles dans les grands films hollywoodiens. J’ai le contact facile, si un frère perçait dans le secteur, peut être pourrais-je figurer quelques instants, sur une grande production de Los Angeles.

Mon esprit est comblé de sérénité, je ne vous dois rien. Ne tuez pas le seul coq vaillant par de mesquines jalousies. Le travail seul conduit à la réussite. La nouvelle frontière délimitant le pays de naissance de mes parents est magnifique. Elle n’est pas tout à fait homogène, mais elle est naturelle. Délimitée par la couche d’ozone, je suis partout chez moi. Si le feu prenait ici, j’aurai peu de regrets, mon territoire est immense.

Rationaliser le travail, gérer un emploi du temps, s’investir avec efficacité. Les sentiments sont à laisser dans le lit de la coquette ou l’amant d’un soir. Le bureau n’est pas un second domicile. Ils devront apprendre à ne plus y recevoir toute la basse-cour citadine ou villageoise. Le travail s’accommode mal de ce type d’attitudes contre-productives.

Malgré toute ma bonne volonté, ma grande ingéniosité, mes compétences prouvées à Détroit, Hong Kong et quelques passages à Douala, je ne peux grand-chose pour vous. Ce serait pur suicide financier de collaborer avec une bande de fainéants, incapables d’être sérieux quelques instants. Et puis, j’ai pris trop d’avance, le monde évolue vite, les nouvelles techniques sont à milles lieues des habitudes préhistoriques d’ici. Je sais, vous diriez : « Qui peut le plus peut le moins ». Mais croyez moi, c’est pas ma faute, je suis juste en phase avec les exigences de mon époque. La phrase : « Tant pis pour les canards boiteux » n’est pas une création de mon bel esprit. Débrouillez-vous sans moi, je vous aime.


Serge Mbarga Owona.
Texte publié dans l'essai: "Quel Cameroun pour nos enfants?"

vendredi 3 avril 2020

Cameroun : Les écervelés primitifs de la haine.


Supposons qu’il existe quatre pays dans le monde : Le Foristan, le Richistan, le Pauvristan et le Debrouillardistan. 

Le Foristan est un pays économiquement, technologiquement et militairement fort. Le Richistan est un pays de moines qui vendent les cours de Kung Fu au Foristan. Le Pauvristan est un pays qui compte sur sa diaspora de travailleurs immigrés pour avoir de l’argent. Le Debrouillardistan est un pays de débrouillards.

Pour capter la richesse de chacun de ces pays, les économistes utilisent un indicateur mondial et standard qu’ils appellent le Revenu National Brut (RNB). Par exemple : Le RNB du Foristan est de 300 dollars, celui du Richistan est de 200 dollars. Celui du Pauvristan est de 1 dollar. Celui du Debrouillardistan est de 10 dollars.

Supposons qu’une épidémie de Covid 19 se déclenche dans le Richistan. Au bout de quelques jours, les observateurs curieux et attentifs constatent que cette épidémie a une progression rapide. Ils mettent en place les premiers moyens de lutte :

·        Information de la population
·        Séquençage du génome du virus
·        Détection des moyens de transmission
·        Prise en charge des premiers malades

Compte tenu du volume et de la rapidité des échanges économiques et humains entre le Richistan et le Foristan, les observateurs constatent qu’après avoir envahi le Richistan, cette épidémie se propage peu de temps après dans le Foristan.

Le Pauvristan et le Debrouillardistan étant des pays ayant peu d’échanges humains avec le Richistan et le Foristan, l’épidémie s’y développe plus tard. Ensuite elle y prend de l’ampleur à cause de causes multiples.

Tous les jours, dans chacun des pays, le décompte des nouveaux cas de contamination au Covid 19 s’effectue méthodiquement. Au bout de 45 jours, on note 10 mille cas au Richistan, 3 mille cas au Foristan, 15 cas au Pauvristan et 3 cas au Debrouillardistan.

Un scientifique citoyen curieux du Pauvristan note que l’épidémie se propage d’abord entre les pays qui ont un RNB élevé. Ce qui est normal, car le volume des échanges humains est élevé entre ces pays et l’humain est le transmetteur du virus. Il essaye donc de construire une courbe d’évolution des contaminations dans son pays. Il effectue quelques prédictions qui s’avèrent réalistes et se réalisent effectivement. 

Un jour, ce scientifique citoyen et curieux collecte patiemment deux types de données : Les RNB de chacun des 4 pays contaminés par le COVID 19 et une photographie de l’état des contaminations dans ces pays. Pourquoi le fait-il ? 

Est-il payé pour cela ? Non.
Veut-il nuire à quelqu’un ou à un groupe de personnes ? Non.
Veut-il faire la propagande d’un gouvernement ? Non.
Veut-il séduire une femme en paraissant intelligent ? Non.

Mais pourquoi le fait-il ? Pour une raison simple et humaniste qui s’appelle le partage. Partager ce qu’on pense avec les autres. Réfléchir et partager pour susciter d’autres réflexions et d’autres idées qui vont entraîner une meilleure compréhension pour tous.

En collectant Ces données, que veut montrer ce citoyen curieux ? Deux choses :
1)   Les pays les plus riches à savoir Foristan et Richistan ont le plus grand nombre de contaminations au virus.
2)   Les pays les plus pauvres à savoir Pauvristan et Debrouillardistan ont tout intérêt à avoir très peu de contaminations au virus.

Ce scientifique construit donc un joli tableau constitué des RNB des pays et de la photographie de leurs contaminations au Covid 19 à un instant donné. Il partage ce tableau en indiquant que lorsqu’on divise le RNB de chaque pays avec le nombre de ses contaminations au COVID 19, on a un chiffre qui donne une indication sur la capacité du pays à lutter contre l’épidémie. Pour que ce chiffre soit plus explicite, il l’affiche en pourcentage.

Pourquoi le chiffre qui résulte de la division entre la richesse d’un pays et le nombre de cas de contaminations est-il un indicateur intelligent et pertinent ? Parce qu’il permet de dire que :

·        Quand on a beaucoup de personnes à soigner, il vaut mieux avoir beaucoup d’argent.
·        Si on a peu d’argent, il est préférable d’avoir peu de personnes à soigner.

Il ne s’agit pas d’une théorie scientifique. L’ambition n’est pas celle-là. En effet, une théorie ne repose pas sur une division. On ne construit pas une théorie en un tweet. Ce que ce citoyen scientifique fait, c’est un constat intelligent conçu dans son esprit créatif, grâce à sa capacité d’imagination.

Il ne s’agit pas d’une idée clivante. Car, si ce scientifique veut diffuser et faire la propagande d’idées clivantes, il a une bibliothèque infinie de formulations littéraires de tous niveaux et de tous acabits pour en émettre.

Pour schématiser son concept, le scientifique l’appelle RiCo : signifiant Richesse de Contention. En d’autres termes, c’est la valeur ajoutée apportée par le confinement. En effet, tous les chercheurs et savants de l’ensemble des pays ont affirmé que la phrase « Restez chez vous » est pour l’instant le meilleur traitement contre la propagation du virus Covid 19.

Ayant partagé ses idées, le scientifique citoyen a été l’objet d’attaques, d’insultes, de quolibets, de recherches compulsives sur ses aptitudes intellectuelles et professionnelles par une bande de morveuses et de morveux nantis écervelés primitifs ethnofascites incréatifs et incapables de produire un raisonnement éclairant pour la communauté.

Affaire à suivre…


Serge Mbarga Owona.
Mathématicien, concepteur de logiciels, poète, écrivain.
Professionnel du Marketing.

mardi 3 mars 2020

Cameroun : le cartel de la guerre de communication hybride


Cet article est un récit chronologique et une analyse de la propagation des informations diffusées à travers plusieurs canaux sur l’affrontement survenu le 14 février 2020 dans le village de Ngarbuh dans la région du Nord-ouest du Cameroun. Dans cette région, l’Etat du Cameroun est en conflit contre des groupes terroristes séparatistes violents et armés.

Ces informations authentiques, inauthentiques, vraies, fausses, recoupées, modifiées ou rapportées ont été diffusées massivement sur un ensemble de comptes de réseaux sociaux d’activistes et d’organismes non gouvernementaux. L’Etat du Cameroun a mené une communication régulière à propos de cet incident dès le 17 février 2020.


Le 14 février 2020 à 19H 26 (GMT+1), un compte sur le réseau social Twitter dont le pseudonyme est « @ngwange_ngala » publie un message dans lequel il écrit que des militaires ont « massacré » 22 civils dans le village Ngarbuh dans la région du Nord-ouest du Cameroun.

Pour étayer ses affirmations, ce compte affiche deux images tirées du réseau social Facebook et publiées par des comptes Facebook aux noms de « Ashu Kingsley » et « TownCryer Mehmood ». Le compte Facebook Ashu Kindsley affirme que 22 civils ont été « assassinés » par l’armée et parmi ces morts, il y a une famille entière de cinq personnes : le père, une femme enceinte et 3 enfants.

Quelques heures plus tard, le 14 février à 21H13 (GMT+1) le même compte Twitter « @ngwange_ngala » indique le chiffre de 25 femmes et enfants tués. Cette fois-ci, il met des images de corps dans son tweet. Des corps brulés et des corps d’enfants sans autre précision sur l’obtention de ces images.  Sur certaines des images publiées par ce compte, la luminosité est importante, ce qui peut indiquer que les photographies de ces corps sont prises dans la journée du 14 Février à Ngarbuh.
 



Il faut tout de même noter que sur ces images d’enfants publiées sur le compte Twitter « @kwange_ngala », il y a des barres de défilement à gauche et à droite des images. Ces barres indiquent que ces images ont été récupérées à l’aide de « captures d’écran » sur une liste d’images défilantes sur un site Internet.





Le 15 Février à 16H56 (GMT+1), le compte Twitter « @MantoZui » affirme que plus de 40 civils ont été exécutés, brûlés dans leurs maisons par l’armée. Ce compte est le premier à publier une photo montrant huit enfants, garçons et filles souriant.  À quel moment a été prise cette photo ? Comment ce compte se l’est-il appropriée ? Cette photo s’est répandue de façon virale par la suite, sur les réseaux sociaux.
 




Le même jour, 15 février, le compte Twitter « @ngwange_ngala » publie un deuxième tweet en ajoutant cette fois-ci les images d’enfants issus du compte « Nzui Manto », avec en plus un montage de diverses images atroces d'enfants morts.

Il faut noter que ni la provenance de ces images, ni les circonstances de la mort de ces enfants ne sont indiquées. Sur ces images atroces, seul un bandeau est apposé pour orienter la perception du lecteur vers Ngarbuh. Ce bandeau comporte la phrase: « Victims of Ngarbuh Genocide ».
 



A 17H31 (GMT+1), le 15 février, le compte des activistes ambazoniens du « Southern Cameroons Amba Activists Front", en abrégé « SCAAF » reprend les images publiées par tous les comptes précédents et les affiche sur son site en envoyant des notifications à un ensemble de leaders et d’organismes internationaux.








Le même jour, 15 Février à 18H30 (GMT +1), le compte Twitter Cameroon News Agency (@CMRNewsAgency) publie la photo des huit enfants souriants précédents et à cette photo, il ajoute une photo sur laquelle on aperçoit 3 enfants couchés et morts.
 







Une recherche de l’image montrant les trois enfants couchés en utilisant la technique de recherche par « image inversée » sur Google permet de constater un fait curieux.

Recherche par « image inversée » de la photo publiée pour la première fois sur Twitter par le compte Cameroon News Agency.



La recherche inversée de cette image sur Google renvoie à plusieurs liens, dont deux publications d’articles sur le site Internet « Coups Francs ». Deux faits curieux nous interpellent ici : la date indiquée sur la première publication c’est le 22 août 2017, la date indiquée sur la deuxième publication c’est le 19 novembre 2018.


En cliquant sur le lien Facebook indiqué sur le site Internet « Coups Francs », on se retrouve sur la page Facebook officielle de Remy Ngono, un activiste vivant en France et connu pour ses prises de position régulières contre le gouvernement camerounais.

Pourquoi cette photo, censée représenter un événement qui s’est déroulé le 14 Février 2020 apparaît-elle sur ce site Internet de Remy Ngono avec les dates de novembre 2018 et Août 2017 ?


Le 15 Février 2020 à 18H30, l’activiste pro sécession Mimi Mefo a repris les deux images publiées par le compte Twitter « Cameroon News Agency ». Elle publie ces images sur son compte Twitter en indiquant en commentaire: « l’armée camerounaise a effectué un raid à Ngarbuh. Les rapports indiquent que 27 personnes ont été tuées, dont des enfants ».


L’activiste poursuit son commentaire en indiquant qu’elle « a récupéré des images sur le compte Twitter de « Cameroon News Agency » et ces images montrent les enfants vivants et par la suite les enfants morts, tués par les soldats ».


Il faut noter que ce commentaire reprend les termes utilisés par le compte « Cameroon News Agency ». En effet, ce compte affirme le 15 Février que les deux photos montrent d’un côté les enfants vivants et de l’autre les mêmes enfants tués par l’armée.

Ces deux photos publiées par le compte « Cameroon News Agency » et reprises par le soutien sécessionniste Mimi Mefo entraînent plusieurs questionnements :


Concernant la photo montrant les enfants debout et souriants: Qui a photographié ces enfants? Quand ont-ils été photographiés? Les militaires sont-ils ceux qui ont pris le temps de les photographier avant leur décès? Puis, une fois les enfants décédés, ces mêmes militaires les ont-ils une fois encore photographiés?

Pour ce qui concerne la photo montrant trois enfants couchés et morts, une chose est certaine:  en considérant l’ensoleillement sur ces photos et la date de leur publication, au cas où elles seraient issues de l’incident de Ngarbuh, elles n’auraient pu avoir été prises que le 14 ou le 15 février 2020 en journée.

La première photo représente-t-elle bien des enfants de Ngarbuh ? La deuxième photo montre-t-elle les mêmes enfants morts ? Ou alors s’agit-il d’autres enfants ? Une chose est certaine, c’est la mise en parallèle de ces deux photos sur le compte Twitter de l’activiste sécessionniste Mimi Mefo qui a déclenché la propagande médiatique qui s’est ensuivie.

Le 16 Février, le compte facebook « Justice and Dignity Campaign » annonce l’assassinat de quatre hommes d’une même famille de l’ethnie mbororo pendant leur prière matinale. L’assassinat se produit dans le Département du Donga Mantung, dans l’arrondissement du Mbui-Mben. Le peuple mbororo vit dans la région du Nord-ouest du Cameroun.

Ce compte indique les noms des victimes, ainsi que des photos illustrant leurs corps recouverts de pagnes. En concluant son écrit, l’auteur de la nouvelle demande la protection de Dieu. Ce massacre ne connaît malheureusement pas la même amplification médiatique que l’incident qui s’était produit quelques jours auparavant.

Les populations mbororos qui sont des habitants autochtones des régions anglophones du Nord-ouest du Cameroun ont déjà été l’objet de multiples assassinats, actes de tortures et de mutilations diverses par les terroristes séparatistes de la région du Nord-Ouest. Ces faits, lorsqu’ils sont connus, sont documentés, mais ils ne bénéficient malheureusement pas de la même promotion médiatique que les incidents qui ébranlent le séparatisme terroriste armé ambazonien. Pourquoi ?

Le 17 Février, le Ministère de la défense du Cameroun,  par son responsable de la communication, le Capitaine de Frégate Cyrille Atonfack,  publie un communiqué officiel expliquant les circonstances de la survenance de l’affrontement dans le village de Ngarbuh, arrondissement de Ndu, département du Donga-Mantung dans la région du Nord-ouest du Cameroun. Ce communiqué est précis dans le détail du déroulement de l’incident.

Le 14 Février 2020, quatre militaires et deux gendarmes, informés par des repentis de la présence de terroristes dans le village de Ngarbuh, effectuent une approche de reconnaissance nocturne à pied dans le village de Ngarbuh. Face à des tirs armés provenant d’une maison transformée en camp retranché, les forces de sécurité ripostent et une explosion entraîne  la mort de sept terroristes et de cinq civils,  dont une femme et quatre enfants. Le communiqué de l’armée s’achève en indiquant qu’une enquête plus approfondie a été immédiatement ouverte. Enquête incluant les forces de gendarmerie et la sécurité militaire.

Le 20 février, un article paraît dans le journal catholique La croix. Il reprend une déclaration de l’évêque George Kuo du diocèse de la ville de Kumbo dans la région du Nord-Ouest du Cameroun. L’évêque déclare dans un communiqué daté du 18 févier 2020 : « Ce 14 Février les militaires ont encerclé Ngarbuh vers 04H du matin et il nous a été rapporté que 24 personnes ont été tuées ». Dans le communiqué de l’évêque, on note une seule certitude, l’encerclement de Ngarbuh. Concernant les victimes, l’évêque préfère utiliser l’expression « il nous a été rapporté ».





Les déclarations de l’évêque sont reprises et déformées sur les réseaux sociaux comme l’attestent les déclarations suivantes des comptes Twitter « @CNkamngo » et « @Blasphemons »:
 






















Le Jeudi 20 Février 2020, le porte-parole de l’armée Cyrille Atonfack est interviewé sur la radio camerounaise ABK pendant 30 minutes. Il donne un récit de ce qu’il s’était passé à Ngarbuh le 14 Février 2020.

Le Capitaine de Frégate commence par indiquer qu’il s’exprime au terme d’un recoupement minutieux d’informations sur le terrain à Ngarbuh. Il dresse le tableau de Ngarbuh : une zone enclavée à  laquelle on accède exclusivement par motocyclettes. Dans ce village, les sécessionnistes ont fortifié une maison qui est devenue un centre névralgique dans lequel ils stockaient munitions et carburant.

En approchant de la maison érigée en place forte par les sécessionnistes, l’armée fut prise à partie par un tir nourri d’armes issu de la maison. L’armée riposta. 7 sécessionnistes furent tués et un certain nombre s’enfuirent. Pendant les combats, le dépôt de carburant constitué par les sécessionnistes dans la maison s’enflamma, engendrant une explosion qui se propagea dans quelques habitations alentour. Cette opération militaire entraîna également et malheureusement le décès de cinq innocents : quatre enfants et une femme.

Le vendredi 21 Février, lors d’une cérémonie religieuse organisée dans la cathédrale de Kumbo dans la région du Nord-ouest du Cameroun, cérémonie dédiée au recueillement pour le repos des âmes des victimes, une chapelle ardente est placée dans la cathédrale. Sur la chapelle ardente, la photo montrant un groupe de huit enfants et douze inscriptions contenant des noms et des âges de personnes sont affichées.


Dans son commentaire faisant allusion à cette manifestation œcuménique,

le compte Twitter « Cameroon News Agency », qui fut un des premiers relais de l’incident de Ngarbuh,  indique que la manifestation est dédiée à la prière pour le repos de l’âme de quatorze enfants et douze adultes morts à Ngarbuh. Pourtant, sur les propres images de la cérémonie religieuse publiées par ce compte, on dénombre 12 noms. Noms dont  la tranche d’âge indiquée va de trois ans à douze ans, plus une inscription comportant un autre nom avec l’inscription « enceinte ».

Cette publication interpelle sur plusieurs points :

Pourquoi la même photo des huit enfants publiée par les activistes pro-sécession a-t-elle été reprise lors de la manifestation dans la cathédrale de Kumbo ? Cela signifie-t-il que certains enfants figurant sur cette photo font partie des victimes ? Cela signifie-t-il que l’ensemble des huit enfants figurant sur cette photo fait partie des victimes ? Qui sont les parents de ces enfants ? Sont-ils morts pendant l’affrontement ? Sont-ils vivants ? Où sont les témoignages des survivants ?


On notera aussi que le chiffre de douze morts annoncé par le porte-parole de l’armée est celui qui se retrouve sur la chapelle ardente érigée pour rendre hommage aux disparus dans la cathédrale. Mais, au contraire de  l’armée qui a reconnu la mort de sept terroristes armés et quatre enfants, plus une femme, sur la chapelle ardente, l’âge des morts  indiqué varie entre trois ans et douze ans et seul l’âge de la femme enceinte n’est pas indiqué. Tout ceci est étrange. Comment les informations qui se trouvent sur la chapelle ardente ont-elles été recoupées ?

Le vendredi 21 février, un homme jusque-là connu pour ses agressions filmées contre musiciens et journalistes camerounais,  qui s’appellerait Thiam Abdoulaye,  à quelques jours de son procès pour saccage de  l'ambassade du Cameroun en France, interpelle bruyamment le  président français au Salon de l’agriculture à Paris. Il lui annonce « qu’il y a un génocide au Cameroun dans lequel il y a plus de 22 morts qui sont morts calcinés ».

Le jour suivant, samedi 22 février, le président exécutif de la Convention Baptiste du Cameroun « CBC » émet un communiqué dans lequel il indique que des forces de l’ordre occupèrent un bâtiment de cette organisation religieuse dans la commune de Ntumbaw. Cette organisation annonce avoir perdu 11 de ses membres, parmi lesquels 5 enfants, 5 enquêteurs et un chef des cœurs dans les incidents de Ngarbuh et Ntumbaw. Les enfants indiqués ici correspondent-ils à ceux qui ont été mentionnés par l’armée ? Les cinq enquêteurs et le chef de cœur étaient-ils également combattants sécessionnistes ? Notons que dans le communiqué de la CBC, il n’est pas fait mention de la femme enceinte mentionnée dans le communiqué de l’armée.

Le dimanche 23 Février, au cours d’un débat organisé par la chaîne de télévision publique camerounaise CRTV, le contradicteur du responsable de la communication au Ministère de la défense ne vient pas sur le plateau télé. L’armée réaffirme encore les chiffres de sept terroristes tués et cinq civils dans le village de Ngarbuh. Ces mêmes chiffres avaient déjà été annoncés par l’armée dans la chaîne de radio privée ABK et dans le communiqué officiel du Ministère de la défense.

Le lundi 24 Février, l’Agence France Presse (AFP), une agence de presse mondiale d’origine française et dont le rôle est la collecte, la vérification, le recoupement et la diffusion de l'information sans manipulation montre à travers trois exemples, comment l’information est manipulée après l’incident de Ngarbuh :

Dans le premier exemple, une opération de solidarité des militaires camerounais apportant leur aide pour l’inhumation de citoyens est transformée par les sites propagandistes des sympathisants ambazoniens en volonté des militaires de cacher un massacre dans une fosse commune.

Dans le deuxième exemple, l’activiste antigouvernemental Remy Ngono, habituel des micros de RFI,  récupère des images issues de décès survenus à la suite de pluie torrentielles au Ghana en 2017 et les affiche comme preuves de la mort de citoyens camerounais dans le village de Ngarbuh.

Dans le troisième exemple, le compte Facebook « Nzui Manto », celui-là même qui sur Twitter avait affiché l’image des enfants devenue caractéristique de l’évènement de Ngabuh et qui affirma que ces enfants avaient été exécutés ainsi que 40 personnes brûlées vives ; ce compte affiche des images en les présentant comme la preuve des nombreux morts de Ngarbuh. La vérification de l’AFP montra que ces images sont issues de captures d’écran prises dans une vidéo tournée dans le village de Pete Bakundu dans la région du Sud-Ouest du Cameroun en août 2018.


Le mardi 25 Février 2020, plusieurs comptes Twitter des activistes ambazoniens annoncent qu’un activiste nommé Mallam Danjuma de Ngarbuh a été arrêté par les forces de défense et de sécurité camerounaises.

Le compte « @AFUUGYNNS » qui se définit lui-même comme activiste ambazonien, écrit le premier tweet à 10H26 (GMT+1) dans lequel il indique que Danjuma a été arrêté. Il mentionne le compte de la représentante de l’organisation Human Rights Watch Ilaria Allegrozzi « @ilariallegro ».


L’activiste terroriste Marc Bareta reprend la même information sur son compte Twitter.





C’est ensuite au tour du compte Twitter Ambazonia Prince « @yerijuls », de diffuser l’information, ainsi que le compte « Cameroon News Agency » cité précédemment.











Puis le compte Nzui Manto « @mantoZui » qui avait été le premier à publier la photo des huit enfants utilisée pour illustrer les événements du village de Ngarbuh.










Est-ce à cause de l’arrestation de Mallam Danjuma le 25 février que Human Rights Watch publie rapidement son rapport ce même mardi 25 Février à 17H49 (GMT+1) ?

Dans son rapport, Human Rights Watch indique que des forces gouvernementales et des membres armés de l’ethnie peule ont tué au moins 21 civils dont 13 enfants et une femme enceinte, le 14 février dans le village de Ngarbuh. Cette organisation indique « avoir interrogé 25 personnes, dont trois témoins des meurtres et sept proches des victimes ». Le rapport de Human Rights Watch manque de précisions sur les faits, reste vague sur les motivations des forces armées…

Un exemple de paragraphe pris dans le rapport de Human Rights Watch: "Toutefois, des témoins et des habitants, avec lesquels Human Rights Watch s’est entretenu, ont affirmé qu’il n’y avait pas eu de confrontation entre les séparatistes armés et les forces de sécurité, qu’ils n’avaient pas entendu d’explosion et que les meurtres avaient été délibérés."

L’armée camerounaise aurait donc sans aucune raison, tué au moins 21 personnes, dont 13 enfants et une femme enceinte…

Une telle accusation saugrenue se passe de tout commentaire lorsqu’on sait que le professionnalisme de l’armée camerounaise lui vaut de servir actuellement et depuis de nombreuses années dans plusieurs missions des Nations Unies et d’être reconnue par son exemplarité dans plusieurs pays dans le cadre des opérations de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies…

Tableau non exhaustif de la participation de l’armée camerounaise aux opérations de maintien de la paix de l’ONU :




Le Jeudi 27 février, un document vidéo prouve les liens entre la représentante de l’organisation Human Rights Watch (Ilaria Allegrozzi) et un terroriste ambazonien appelé Nfor Yacubu arrêté par l’armée.

Dans le smartphone de ce terroriste, des conversations et des échanges de fichiers avec Ilaria Allegrozzi sont retrouvés, prouvant qu’il était la source d’information de cette dame dans le cadre des incidents de Ngarbuh. Est-ce à partir des informations fournies par le terroriste Nfor Yacubu que Madame Ilaria Allegrozzi a monté ses accusations contre l’armée camerounaise ? Nfor Yacuba et Mallam Danjuma sont-ils une seule et même personne ?

Le jeudi 27 Février, le ministre camerounais de la communication, René  Emmanuel Sadi, tient une conférence de presse dans laquelle il réaffirme les faits qui avaient été recoupés et indiqués dès le 17 février par l’armée camerounaise.

On note donc que dix jours après sa première déclaration, l’Etat camerounais ne change pas sa version des faits d’un seul iota: quatre militaires et deux gendarmes se rendirent, sur information, dans le village de Ngarbuh la nuit. Des terroristes guetteurs leur tirèrent dessus depuis une place forte contenant leurs stocks de carburant et de minutions. Au cours de  l’échange de coups de feu, sept terroristes furent abattus. Un certain nombre prirent la fuite. Pendant l’échange des coups de feu, le stock de carburant et le dépôt de minutions des terroristes explosa, causant malheureusement la mort de quatre enfants et d’une femme.

Le vendredi 28 Février, sur instruction du Chef de l’Etat camerounais Paul Biya, une équipe comprenant les plus hauts responsables militaires et civils de la région du Nord-Ouest est descendue sur le terrain à Ngarbuh. Cette équipe organise des rencontres avec la population et collecte ses témoignages. Il s’agit d’une enquête transparente destinée à fournir un rapport détaillé sur ce qu’il s’est passé à Ngarbuh le 14 Février.

Depuis la survenance de l’incident de Ngarbuh, plusieurs chiffres sur le nombre de victimes ont été avancés par différents activistes favorables à la sécession prônée par les groupes terroristes armés d’Ambazonie.

Si les religieux de la convention Baptiste du Cameroun et l’évêché de Kumbo ont évoqué le chiffre de 11 ou 12 tués proches du chiffre de 7 terroristes, 4 enfants et une femme enceinte annoncé par l’Etat camerounais, les activistes favorables à la sécession ont indiqué des chiffres qui varient entre 22 et 40 victimes.

Chiffres avancés sur les victimes :

Le cartel de la guerre de communication hybride auquel le Cameroun est confronté depuis les débuts de sa lutte en 2013 contre la secte terroriste Boko Haram est constitué :
  • D’organismes visibles
  • De groupes anonymes visibles
  • De groupes non anonymes actifs sur les réseaux sociaux
Cette lutte du Cameroun qui commença contre le terrorisme intégriste religieux se poursuit depuis l’année 2016 face à un terrorisme qui n’est pas religieux, mais identitaire xénophobe : l’ambazonie.

Dans la lutte contre Boko Haram, la propagande est principalement diffusée via des canaux de communication officiels connus du groupe terroriste. Cette propagande relai des actions militaires de revendication, des actes d’intimidation et des communications de propagande favorables à l’idéologie terroriste.

L’incident survenu dans le village de Ngarbuh permet d’établir la cartographie des amplificateurs du conflit dans les régions anglophones du Cameroun. Ces amplificateurs utilisent une propagande de masse s’appuyant sur le bombardement répétitif d’informations écrites et visuelles construites à partir d’incidents quelconques réels ou non.

Les incidents sont grossis ou déformés  dans le but de focaliser l’attention de l’audience choisie sur des mots-chocs et des images violentes.

Dans le cas de Ngarbuh, quelques mots-chocs utilisés sont: « massacres, enfants, femme enceinte, génocide ». Les images violentes sont récoltées partout sur Internet, pourvu que leur contenu puisse se rapprocher de l’objectif visé :
  • Susciter l’indignation.
  • Provoquer la réaction vive, émotive de l’opinion publique.
  • Enclencher l’intervention de leaders identifiés, d’organismes internationaux.
  • Favoriser le relais des médias internationaux.

Quant à la cartographie des amplificateurs, il s’agit de :
  • Comptes anonymes sur les réseaux sociaux
  • Comptes non anonymes créés par des agents de la propagande vivant loin de la zone de conflit
  • D’organismes sympathisants de la cause terroriste
  • D’organes de presse au travail d’investigation inexistant ou insuffisant
  • De promoteurs de la violence et du chaos aux fins d’en tirer des avantages économiques ou du pouvoir politique

Ces amplificateurs volontaires ou non provoquent un battage médiatique pensé, conçu et diffusé de façon réfléchie, respectant un calendrier de propagation stratégique.

L’incident de Ngarbuh montre aux pays africains tels que le Cameroun, la nécessité urgente d’organiser des cellules de veille médiatique et de communication de crise pluridisciplinaires, proactives et bénéficiant d’outils de riposte fulgurants face à la diffusion rapide de la propagande terroriste.

Le combat qu’un pays comme le Cameroun gagne sur le terrain réel, pour la protection de tous les citoyens et la préservation de la paix civile ne doit pas être perdu sur le terrain virtuel, celui de la communication instantanée, mondialisée, virale.

Le combat doit être gagné sur le terrain réel et sur le terrain virtuel. En effet, l’opinion nationale et internationale n’étant pas dans les villages tels que Ngarbuh pour vérifier les faits au moment où ils se produisent, elle risque d’y venir pour de bonnes ou de mauvaises raisons pour essayer d’imposer une nouvelle réalité qui n’est pas celle de la vérité.


Serge Mbarga Owona
Mathématicien, poète et écrivain camerounais