La journée fut déclarée fête, car l’accomplissement était arrivé. Tous les
fils réunis sous la protection de la même étoile filante, brillante et puissante.
Le vingt mai, de la veille au lendemain, le plaisir serait de la partie ; immense,
mérité. Réflexion et actions aussi, car il faut bien tenir ses promesses dans
la durée. Agapes et réflexion ensemble pour se réjouir des réalisations passées
sans somnoler sur ses lauriers. Des actions qui ne seront pas tournoiement
indolent à donner le vertige aux plus inspirés. Des actes qui œuvrent pour la
satisfaction générale, pour le bien-être commun, celui de tous. Qu’il y ait un
seul oublié et c’est tout l’édifice, comme bouche cariée qui en souffrirait,
qui se fragiliserait.
Réunir dans quel but ? C’est en forgeant qu’on devient forgeron
dit-on, mais c’est surtout en forgeant assidûment et avec attention qu’on
devient excellent forgeron. En réunissant, en conviant les uns et les autres sous
le même toit, sur la même table, il ne s’agit
pas de parler le même langage surtout, ni de regarder dans une direction
unilatérale. Mais de partager un bien commun, de rapprocher pour mieux
comprendre et décider ensemble sur l’essentiel, ce qui se perpétuera au fil des
siècles, résistera aux bourrasques de toutes sortes et se renforcera dans le temps, au contact des
générations nouvelles et futures. Réunir donc pour débrider tous les acteurs du
progrès et les mettre en contact dans une fusion d’où jaillissent les puissantes
énergies nouvelles.
Certains réunissent pour mieux régner, garder les yeux sur tout et sur tous,
contrôler pour assouvir les caprices et les volontés iniques de quelques-uns.
Cette sorte de réunification qui est entreprise de défense des intérêts
particuliers n’est plus la réunification, mais la confiscation, l’oppression, la
manipulation et la captation du travail de la Nation pour le service des
intérêts égoïstes malveillants, néfastes à la prospérité nationale. A la table
de la réunification, ceux-là devront fatalement tomber le masque par la vigilance
et la consistance de l’édifice de
valeurs nationales et son tronc d’institutions flexibles, mais indestructible
par nulle bourrasque d’où qu’elle viendrait.
Le sceau de la république inspiré par une fable de La Fontaine étant
ouverture ; son hymne étant avant tout poème, ode de ralliement, les promesses de la réunification brilleront telles
un symbole ardent de foi et d’unité, un monument d’artiste tourné vers l’étoile
protectrice. Promesses qui scintillent et fleurs qui couvriront tous les champs
d’une agriculture nourricière, transformatrice, écologique et productrice de savoir-faire
modernes. Elles brilleront et ses réalisations scientifiques, technologiques, culturelles,
économiques, pédagogiques couvriront toutes les filles et fils de ce grand
honneur et cette fierté dont le drapeau porte l’empreinte dans les rues de
Douala, de Yaoundé, de Yagoua, de Bamenda ou de Bafoussam. C’est le week-end du
vingt mai ; c’est notre fête !
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